Le DPE ou l’éternelle fiabilisation. Beaucoup a déjà été fait pourtant, et à tous les niveaux. Interpelée à l’Assemblée nationale, Valérie Létard, la ministre du Logement, ne se prive pas de le rappeler. « Le DPE doit être absolument fiable, opposable et sécurisé pour l’ensemble des acteurs. Pour se faire, depuis juillet 2024, la formation initiale est trois fois plus longue avec un examen final très sélectif. »
Et ce durcissement vaut aussi pour les diagnostiqueurs en exercice. « Nous avons triplé le nombre de contrôles, chaque diagnostiqueur sera désormais contrôlé tous les ans sous peine de perdre sa certification et donc son droit d’exercer. » Rien n’y fait, le diagnostic continue pourtant à traîner une réputation sulfureuse.
Une carte professionnelle pour les diagnostiqueurs
Lors de la séance des questions au gouvernement, le 6 février 2025, la députée Annaïg Le Meur évoquait une récente étude menée par Krno : sur huit millions de DPE épluchés, 1,3 million seraient frauduleux surévaluant la fameuse étiquette énergétique. Bien sûr, on peut trouver à redire tant sur la méthodologie que sur les motivations de cette étude menée par une jeune entreprise qui propose justement d’éplucher les DPE afin d’y déceler des anomalies. Qu’importe, le chiffre fait mouche et vient nourrir l’éternel procès en fiabilité lancé contre le DPE. « Ces fraudes faussent les décisions d’achat et de travaux, compromettent la transition énergétique et fragilisent la confiance des ménages», poursuit la députée du Finistère.
Le DPE a besoin de confiance. Le gouvernement entend donc poursuivre ses efforts. Hier, Valérie Létard a ainsi évoqué différents chantiers :
« Nous continuons à travailler sur plusieurs outils : la constitution d’une liste des diagnostiqueurs suspendus parce qu’ils ne faisaient pas correctement leur travail, la mise en place de contrôles automatiques des comportements frauduleux via la base de données de l’Ademe. Nous allons aussi travailler à la mise en place d’une carte professionnelle avec QR code pour que les particuliers vérifient la certification des diagnostiqueurs. »
L’ambition est bel et bien de séparer le bon grain de l’ivraie en faisant la chasse aux diagnostiqueurs qui n’auraient toujours pas compris que leur métier a bien changé.
« Bien sûr, la très grande majorité des 10 000 diagnostiqueurs sont des professionnels compétents et de bonne foi. (…) Mais nous serons intransigeants avec les diagnostiqueurs qui ne le sont pas et nous appliquerons des sanctions avec la plus grande sévérité. »
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