Procès de la rue d’Aubagne : l’importance de savoir détecter et signaler les risques d’effondrement d’immeubles

Alors que depuis le jeudi 7 novembre dernier, le procès de l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne a débuté à Marseille, cette actualité nous rappelle l'importance de savoir détecter et signaler les risques d'effondrement de bâtiment avant que le pire advienne. Pour Dominique Boussuge, présidente de l'Institut International des Experts, un « diagnostic structure » préventif est nécessaire, tout comme la formation de nos professionnels à ce sujet.

Diagnostics gaz, plomb, amiante, termites, DPE… Les contrôles techniques immobiliers existants visent à informer les acquéreurs et locataires des caractéristiques du logement qu’ils souhaitent acheter ou louer. Mais quid d’un diagnostic sur la qualité des murs du bâti ? Pour Dominique Boussuge, spécialiste renommée des pathologies du bâti, il existe bel et bien un vide juridique à cet égard. Pour l’heure, aucun contrôle obligatoire ne vient attester de la qualité, de la stabilité et de la sécurité des structures.

De fait, l’experte technique et scientifique s’engage pour que soit rendu obligatoire un « diagnostic structure » pour tous les biens en vente, location, en copropriété et toutes les constructions. Elle forme aussi les professionnels à la détection des risques d’effondrement.

Un diagnostic structure nécessaire pour contrôler les risques structurels

« Tous les ans, je recense dans un livre blanc la liste des bâtiments en France présentant des signes importants de danger et ceux qui se sont effondrés » présente Dominique Boussuge. « Avec une démarche préventive de détection, bien des catastrophes auraient pu et peuvent être évitées. J’ai donc créé ma méthodologie de travail afin de délivrer un « diagnostic structure SOC : structure d’origine contrôlée ». L’objectif de cette certification – incluant la création d’une fiche d’identité de chaque bâti – est de détecter tous les signes de danger et les risques structurels des bâtiments afin de prévenir et éviter un maximum d’effondrements ou d’écroulements ».
Parmi les critères étudiés dans ce contrôle qualité des bâtis (1) : les fissures, les signes d’humidité (infiltration ou condensation), la toiture, les clos et couverts, les balcons et garde-corps, mais aussi les différents types d’aléas comme les géorisques locaux » précise l’experte.

Apprendre à reconnaître les signes de danger dans les bâtiments

Sollicitée par des syndics de copropriété, des mairies, des notaires, des agences immobilières, des offices HLM ou même par des particuliers qui souhaitent se voir délivrer des rapports d’expertise sur certains biens, Dominique Boussuge forme également des professionnels de la pierre. « Apprendre à détecter des signes d’usure structurels importants sur les bâtis, comme une fissure structurelle dangereuse par exemple, est une compétence à forte valeur ajoutée pour les agents immobiliers qui souhaitent informer du mieux possible leurs clients. Il en va de leur devoir de conseil et d’information. D’ailleurs, avec la hausse des signalements et des bâtiments effondrés, les demandes de formation à ce sujet sont en forte augmentation ».

1 Méthodologie utilisée par l’Institut International des Experts et ses experts Vauban :

 

Alix Fieux: Journaliste de passion et juriste de formation, Alix Fieux aime aller à la rencontre des acteurs de l'immobilier pour découvrir les initiatives originales des agences et des entreprises qui renouvellent le secteur. Son deuxième sujet favori ? L’essor d’une nouvelle génération de ressources humaines qui concerne également les professionnels de la pierre, pour comprendre comment mieux recruter, manager et fidéliser leurs talents ! Auparavant, elle a également travaillé en tant que journaliste et responsable éditoriale pour différents médias et marques sur des sujets d'actualité variés.