Comment se porte le marché immobilier en cette rentrée ?
Nous avons connu un excellent mois de juillet, très nettement supérieur à celui de l’année précédente. Pourtant, malgré un premier semestre encourageant, l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale avait suscité des inquiétudes, provoquant un réel coup d’arrêt des projets immobiliers. Force est de constater que les Français ont très vite réactivé leurs démarches, ce qui nous a également permis de réaliser un mois d’août aligné sur celui de l’an dernier. Nous abordons septembre avec cette même dynamique.
Comment expliquez-vous ce regain d’intérêt pour les projets immobiliers ?
Nous avons clôturé le premier semestre avec une progression des ventes qui reste certes symbolique, avec + 0,9 %, mais qui marque tout de même une inversion de la courbe. La baisse des taux d’intérêt de 0,6 points depuis le début de l’année, tout comme le recul des prix de 4,5 % ont ainsi permis de restituer du pouvoir d’achat aux Français. Les marges de négociation ont également progressé d’un point, tandis que les banques ont repris l’étude des dossiers et accordent plus facilement des prêts. Cet alignement des planètes explique les premiers frémissements que connaît aujourd’hui le marché immobilier.
Cet été, nous avons constaté une hausse de 14 % du nombre d’acquéreurs franchissant les portes de nos agences par rapport à l’année passée. Ces derniers se montrent davantage disposés à faire des concessions, que ce soit sur la localisation, les travaux à prévoir, ou encore la superficie. En revanche, le marché des résidences secondaires reste bloqué, car il concerne des profils, tant parmi les acquéreurs que les vendeurs, qui bénéficient d’une plus grande aisance financière et sont donc moins enclins à faire des compromis.
L’annonce de la BCE d’une nouvelle baisse de ses taux directeurs est-elle suffisante pour relancer véritablement le marché immobilier ?
Cette annonce n’a pas été une surprise, les banques l’ayant déjà anticipée. Une nouvelle baisse semble d’ailleurs faire consensus pour la fin de l’année, mais je ne pense pas qu’elle aura un impact significatif sur les taux d’emprunt, qui devraient progressivement atterrir autour de 3,50 %. Aujourd’hui, la reprise du marché immobilier dépend de l’acceptation, tant par les acquéreurs que par les vendeurs, d’un changement de contexte. Les taux d’emprunt à 1 %, la flambée des prix immobiliers due à l’augmentation du pouvoir d’achat des Français, et l’euphorie du marché alimentée par l’effet du confinement, où chacun cherchait un bien avec un extérieur, représentaient une situation anormale que nous avons laissée derrière nous. Il est désormais essentiel que chacun comprenne que le marché immobilier revient à la normalité et que la hiérarchie des prix entre les différents territoires est en voie de rétablissement.
Comment avez-vous réagi à la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre ?
De manière positive, puisqu’il devenait urgent que l’on sorte de cette impasse. Nous attendons désormais que le Premier ministre prenne des mesures concrètes en nommant un ministre de plein exercice pour le logement, qui constitue le premier poste de dépenses des Français. Alors que notre pays fait face à une crise de l’accès au logement sans précédent, il est essentiel d’adresser un signal fort à nos concitoyens en mettant en place une véritable politique de relance. Néanmoins, la tentation d’une hausse des impôts pour boucler le budget est grande, au risque d’entretenir le marasme économique.
Justement, qu’attendez-vous de ce nouveau Gouvernement pour relancer le marché immobilier ?
Les professionnels de l’immobilier ont déjà proposé un plan d’actions : soutenir les primo-accédants, établir un cadre fiscal pérenne et ajuster le discours auprès des investisseurs pour restaurer leur confiance. Ce point est crucial pour débloquer le parc locatif privé. Enfin, il est urgent de rouvrir la discussion sur le calendrier de rénovation énergétique, afin de discuter avec toutes les parties prenantes et de déterminer ce qu’il est pertinent de faire en la matière. Au-delà des dogmes, un nouveau débat sur le sujet semble incontournable.
Quels sont les objectifs et projets du réseau Laforêt pour cette fin d’année ?
La Convention Laforêt, qui se déroulera du 29 septembre au 1er octobre, sera l’occasion de partager notre futur plan stratégique et de marquer un tournant décisif. À l’approche de notre 33e anniversaire, que nous célébrerons le 15 octobre, notre ambition demeure intacte : continuer à accompagner au mieux nos clients, franchisés et collaborateurs, comme nous le faisons depuis trois décennies.