Rappelez-vous : le 29 janvier dernier, le Premier ministre Gabriel Attal avait tenu un discours de politique publique qui n’a pas manqué de faire réagir. Évoquant son souhait de déverrouiller l’économie française, il avait cité la nécessité de « déverrouiller les syndics » et de mettre fin à leur principe de « rente ». De toute évidence, cela n’a pas été du goût de tous.
Gilles Frémont, gestionnaire de copropriété depuis 20 ans et président-fondateur de l’Association Nationale des Gestionnaires de Copropriété, y a réagit : « Les termes désobligeants qui ont été utilisés par M. Attal ne correspondent absolument pas à la réalité des syndics de copropriété » conteste-il. « Le terme de rente qui a été utilisé en particulier est inaudible. Les syndics sont élus par les copropriétaires à l’issue de chaque mandat (c’est-à-dire tous les ans ou tous les trois ans). Il n’existe pas de reconduction tacite dans notre métier et les copropriétaires ont donc bien la possibilité de changer de syndic quand ils le souhaitent » tient-il à rectifier.
« Et de surcroît, en quoi est-ce une tare de conserver un syndic duquel on est satisfait ? Par ailleurs, concernant le fameux terme de « déverrouillage » qui a été employé, il paraît également inapproprié au regard des conditions d’accès à notre métier qui sont abordables et ont le mérite d’offrir des garanties de qualité aux consommateurs. Si déverrouillage il doit avoir, celui-ci doit concerner la loi de 1965 prévoyant le statut de la copropriété des immeubles, afin de soulager les gestionnaires d’un grand nombre de normes et obligations qui alourdissent leurs tâches ».
Gestionnaire passionné, Gilles Frémont a fondé l’ANGC dans le but de promouvoir le métier de syndic « trop peu représenté » regrette-il. « Il est temps de valoriser et d’améliorer l’attractivité de notre formidable métier. Nous intervenons par exemple dans des formations pour présenter le syndic de copropriété à des jeunes qui méconnaissent cette profession et se laissent surprendre par sa richesse.
Immobilier, juridique, bâtiments, terrains, comptabilité, relationnel, la polyvalence des sujets rend notre exercice quotidien aussi complexe qu’épanouissant.
Doté d’un sens d’utilité publique, le métier de syndic offre de belles opportunités de carrière et ses conditions de travail ont de quoi séduire : contacts humains variés, autonomie et reconnaissance dans le travail, salaires fixes, bon équilibre de vie et offres d’emploi nombreuses… La période est propice pour ceux qui souhaiteraient se lancer et envisager une reconversion ».
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