A la crise du logement s’ajoute le risque de la paralysie
« La France traverse une crise du logement sans précédent, les nouvelles forces en place
doivent maintenant impérativement s’entendre sur le sujet crucial du logement, pour élaborer
une politique claire et ambitieuse, capable de relancer le marché immobilier et de garantir à
chaque Français un accès décent au logement », a réagi Loïc Cantin, président de la FNAIM.
Alors que le logement, grand oublié ces dernières années par les pouvoirs publics, plonge dans une crise conjoncturelle qui s’enlise, le constat que dresse la FNAIM est alarmant : les
transactions immobilières sont en chute libre, les mises en chantier diminuent drastiquement et le nombre de logements disponibles sur le marché se réduit à peau de chagrin.
Les ventes immobilières ont baissé de 23 % en un an, atteignant seulement 822 000 transactions à fin mars. Les prévisions pour 2024 ne sont guère plus encourageantes, avec un marché estimé à 800 000 transactions. Cette crise affecte également les professionnels du secteur, menaçant la survie
de près de 1 400 agences immobilières d’ici la fin de l’année, créant déjà faillites et suppressions
d’emplois dans la filière immobilière…
« Cette situation a des répercussions directes sur les Français. Le mal-logement gagne du
terrain, l’offre de locations diminue et l’accès à la propriété devient inaccessible pour de
nombreux ménages, notamment les plus jeunes et les plus modestes. Nous assistons à une
véritable fracture immobilière, qui menace la cohésion sociale et territoriale de notre pays », analyse Loïc Cantin.
La FNAIM appelle à « une majorité pour le logement »
La FNAIM appelle à « une majorité pour le logement », pour porter une politique ambitieuse, claire
et lisible en faveur du logement.
« Aujourd’hui il est impératif de réagir vite et fort et mettre en œuvre des mesures immédiates
et structurantes pour redonner de l’air à notre secteur et permettre à chaque Français de se
loger décemment », alerte ainsi Loïc Cantin.
Ne pas aggraver la crise du logement par des politiques dogmatiques
« Le logement n’est pas un sujet d’idéologies politiques, c’est un sujet technique que des
mesures dogmatiques peuvent mettre en péril », rappelle le président de la FNAIM.
« Attention à ne pas asphyxier le marché du logement en ajoutant complexité et normes mortifères. Alors que nous avons besoin d’une offre de logements fournie et diverse, une généralisation de l’encadrement des loyers, du permis de louer ou la rupture de confiance avec les bailleurs sur les sujets de squat risquent d’engendrer une pénurie sans précédent. »
Les organisations des professionnels de l’immobilier sont prêtes à relever ces défis, et à travailler avec l’ensemble des acteurs concernés pour proposer au pays une politique du logement en adéquation avec les besoins réels. « Notre expérience de terrain nous permet de porter des
idées pragmatiques et réalisables, adaptées aux défis économiques et sociaux de notre
époque », explique Loïc Cantin.
La FNAIM a dressé une liste de propositions pour revitaliser le marché immobilier :
- portabilité des prêts ;
- suspension à titre expérimental les normes du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) pour relancer le crédit ;
- mise en place d’un dispositif « Investir aujourd’hui, défiscaliser demain » – une mesure incitative afin d’exonérer d’impôts les revenus locatifs pendant dix ans, ou 15 ans
pour les acquisitions dans le neuf ou les rénovations énergétiques, à même de restaurer la
confiance des bailleurs et stimuler l’investissement locatif – ; - création d’un contrat de « Vente en l’État Futur de Rénovation (VEFRe) », intégrant les travaux de rénovation énergétique dans le prix d’achat ;
- rétablissement des APL accession pour relancer l’accès à la propriété…
« L’urgence est là, et nous n’avons plus le temps d’attendre. Nous appelons à transcender les clivages partisans, pour faire du logement une priorité absolue, que l’Assemblée nationale
nouvellement élue et le Gouvernement qui en découlera se mobilisent pour garantir à chaque
Français un logement digne et accessible. Il est temps d’agir, aujourd’hui, plus que jamais, nous
avons besoin d’une majorité pour le logement », conclut Loïc Cantin.