Sur le sujet de la politique du Logement, les grands noms des corporations du Bâtiment s’inquiétaient la semaine dernière des incertitudes que provoque cette période d’instabilité. Sans préjuger d’un résultat que nous ne possédons pas au jour de ces lignes, il serait étonnant qu’on puisse changer du tout au tout en quelques jours. D’une part, parce que l’Etat n’a pas les moyens d’une quelconque ambition de soutien au secteur. D’autre part, parce que les fondamentaux du marché demeurent les mêmes, à savoir : une pénurie d’offres, un cycle de crise non achevé, et une période de défiance face à un climat géopolitique interne et externe à la France, assez anxiogène.
Sur ces constats, les prévisions bancaires et des économistes se retrouvent sur un volume de transactions dans l’Ancien qui ne devrait pas dépasser les 800.000 actes en 2024, tandis que le Neuf essaie de survivre et voit son horizon s’assombrir encore davantage avec les échéances des nouvelles obligations ou contraintes (RE2020, DPE F et G, décret sur l’entretien des espaces verts…). Du coup, le jeu de la libre concurrence est gêné, puisque les vendeurs ont encore leur mot à dire. Les prix ont entamé un ajustement depuis ces derniers mois dans les zones les moins courues ou sur des biens de moindre qualité. Par contre, la rareté des biens de qualité se reflète dans un retrait des mises en vente, ou par le niveau de prix qui se maintient, notamment dans les agglomérations courues.
Côté « crédit », les banques continuent de revenir sur l’acquisition de nouveaux clients, et face à l’atonie du marché immobilier, multiplient les offres promotionnelles, mais sur des enveloppes de faible envergure, et plutôt en essayant de capter la clientèle des primo-accédants, sur laquelle elles peuvent avoir un taux d’équipement plus fort.
S’agissant des taux de marché, ils avaient déjà réagi suite à la dégradation de la notation de la dette souveraine française par Standard & Poor’s, et avaient déjà anticipé une situation politique complexe. Peu de remous à attendre donc. Ca se note d’ailleurs dans la cotation des taux de l’OAT, plus calés sur la politique financière de la BCE que sur les sujets franco-français.
Dans les barèmes bancaires proposés à la clientèle on est plutôt sur des ajustements ponctuels à l’aube de la période estivale, avec un assouplissement toujours présent mais toujours ciblé. Les écarts sont parfois impressionnants en fonction de la clientèle, et parfois poussé par le recul des taux d’usure trimestriels, tout fraîchement publiés du 28/06.
Concrètement cela donne un panorama actuel des taux moyens qui se présente ainsi :
Prêts relais : entre 3,80 et 4,20 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
Prêts sur 15 ans : entre 3,40 et 4,00 %
Prêts sur 20 ans : entre 3,50 et 4,00 %
Prêts au-delà de 20 ans : entre 3,60 et 4,00 %.
La vraie bonne nouvelle nous vient de quelques gros fonds d’investissements qui se portent à nouveau acquéreurs de portefeuilles de crédits bien notés. Sans aucun doute la marque d’une projection de baisse des taux sur le long terme, ce qui corroborerait avec la perspective de reflux de l’inflation, sans pour autant revenir à des conditions connues durant 2 ans, mais dont on doit, une fois encore, rappeler que c’était cela la situation anormale et exceptionnelle.