Selon les agents immobiliers, les désaccords de prix entre vendeurs et acheteurs freinent le marché

La baisse des taux qui n’a pas eu l’effet escompté sur la dynamique du marché. Et pour cause, pour 40 % des agents immobiliers indépendants, les prix représentent le principal obstacle à la reprise. Zoom sur les données du dernier Observatoire Interkab.

Couple preparing to sign a contract of sale and having second thoughts

Les prix élevés, bête noire des agents immobiliers

Début juin, le marché et ses porteurs de projets immobiliers ont accueilli avec enthousiasme la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne. Pour autant, cette inflexion de tendance n’a pas suffi à ranimer la dynamique du marché.

En effet, pour 40 % des agents immobiliers indépendants, les prix représentent le principal obstacle à la reprise.

Des prix réajustés plusieurs fois pour conclure une vente

Sur les six derniers mois, plus de la moitié des agents immobiliers indépendants déclarent avoir réajusté à plusieurs reprises les prix de vente afin de conclure une vente. Dans 15 % des cas, la réévaluation à la baisse des prix est intervenue plus de 3 fois en moins de 6 mois. De plus, 42 % des agents immobiliers indépendants signalent que les vendeurs persistent à vouloir afficher des prix de vente qui sont déconnectés du marché. Ces chiffres sont des indicateurs forts montrant une nouvelle fois la nécessité de fixer un prix de vente réaliste.

« Nous entamons un nouveau cycle immobilier dans lequel doivent s’ajuster des acheteurs attentistes et des vendeurs toujours très volontaristes au moment de fixer le prix de vente« explique Olivier Bugette, CEO La Boîte Immo.

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Des professionnels impactés de manière homogène

Après une raréfaction des acheteurs, plus de la moitié des professionnels ont des difficultés à obtenir de nouveaux mandats. La raison la plus souvent invoquée par les vendeurs : ils préfèrent reporter leurs projets immobiliers.

La baisse du nombre de compromis signés se poursuit, même si le rythme semble s’atténuer : -5% vs T1 au niveau national, contre -13% entre T1 2024 et T4 2023. Un constat corroboré par 60 % des agents immobiliers indépendants interrogés qui signalent une diminution marquée de leur activité par rapport à l’année précédente. Cependant, on note que pour une partie non négligeable des agences, la situation n’est pas si catastrophique ; 40 % d’entre elles déclarent maintenir voire faire progresser leur activité cette année.

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Acheteurs et vendeurs irréconciliables

Un phénomène nouveau : la raréfaction des vendeurs

Pour la première fois, les agents immobiliers indépendants (52%) constatent un recul du nombre de vendeurs actifs sur ce deuxième trimestre. La raison la plus souvent invoquée par les vendeurs : ils préfèrent reporter leur projet immobilier plutôt que de vendre à des prix qu’ils jugent insatisfaisants.
Le volume de stock corrobore cette tendance. Les stocks continuent à augmenter mais dans des proportions bien moindres par rapport à T1 : +6% au T2 vs +37% au T1.

Des vendeurs qui font toujours la sourde oreille

Les marges de négociation se stabilisent sur une moyenne nationale de l’ordre de -5,6 %. Cependant des villes comme Bordeaux (-6,8%) et Nantes (-7,9%) voient leurs marges de négociation grandir. À défaut d’une véritable baisse des prix de vente, la corrélation de marché est en train de s’opérer entre l’offre et la demande.

Les agents immobiliers poursuivent ainsi leur travail de pédagogie pour convaincre les vendeurs de réaligner leurs attentes.

Des acheteurs prudents en quête d’opportunités

Du côté des potentiels acquéreurs, 47 % des agents immobiliers déclarent que la majorité des acheteurs est en quête de bonnes affaires, cherchant à profiter de la situation pour un projet immobilier. Seule une petite minorité (6%) d’acheteurs sont pressés d’acheter à court terme.
Concrètement, sur l’ensemble du territoire, en moyenne près de 21% des compromis de vente n’aboutissent pas à une signature finale, soit 1 vente sur 5, un chiffre relativement stable par rapport au T1 2024 (+0,3 point).

« Les deux parties, acheteurs et vendeurs, se retrouvent face à des intérêts contradictoires. Les acheteurs ont pris l’ascendant sur le marché et sont à l’affût de bonnes opportunités. Les vendeurs doivent accepter que la réalité du marché a changé ! » conclût Olivier Bugette.

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