Les impacts du changement climatique sont déjà importants et très concrets. De fait, ils vont directement concerner les bâtis du territoire. Et pour cause : l’indicateur national de l’érosion côtière produit par le Cerema indique que près de 20 % des côtes sont actuellement en recul, soit environ 900 km. Une récente étude au niveau national menée par le Cerema vise ainsi à identifier les bâtiments potentiellement exposés au recul du trait de côté, à court, moyen et long terme ; l’inventaire a par la suite été complété grâce à l’expertise locale des services territoriaux de l’État.
Voici les résultats de l’analyse.
- À horizon 2028 : un millier de bâtiments seraient concernés par le recul du trait de côte, principalement des bâtiments résidentiels (300) et commerciaux (190). Ceux qui peuvent être estimés ont une valeur vénale d’environ 235 M€. À cette échéance, le Cerema a recensé les bâtiments situés à proximité immédiate du trait de côte et potentiellement exposés à un « recul évènementiel » : recul marqué lors de tempêtes, d’éboulements, etc. C’est un scénario probable : s’il ne signifie pas que tous les bâtiments partiront à la mer, ces bâtiments sont proches de zones en recul ou instables.
- À horizon 2050 : 5 200 logements seraient menacés, dont 2 000 résidences secondaires, pour une valeur vénale estimée à 1,1 Md€. Également à cette échéance, 1 400 locaux d’activité seraient concernés pour une valeur vénale estimée à 120 M€ 2050 constitue un scénario intégrant la poursuite tendancielle du recul du trait de côte et reposant sur le maintien en place et l’entretien de tous les ouvrages de protection du littoral : c’est un scénario objectif et vraisemblable.
- À horizon 2100 : ce sont 450 000 logements pour une valeur vénale de 86 Md€, 55 000 locaux d’activités pour une valeur vénale de 8 Md€, 10 000 bâtiments publics, 1 800 km de routes et 240 km de voies ferrées qui pourraient être impactés si rien n’est fait. 2100 est un scénario d’inaction (disparition complète des structures de défense côtière et sur l’ennoiement progressif de toutes les zones topographiquement basses du littoral). À cette échéance, le Cerema se base sur une estimation haute du GIEC et retient une hausse possible d’un mètre du niveau des mers et des océans. Le phénomène ne cesse d’augmenter depuis le début du 20e siècle et il devrait s’accélérer.
À lire aussi : Recul du trait de côte : la liste des communes vulnérables est publiée
M. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires travaillant au Plan d’adaptation au changement climatique, a ainsi rappelé les enjeux majeurs de l’adaptation de nos territoires littoraux face aux effets conjugués du recul du trait de côte et de l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique. Un sérieux défi, sur lequel travaille notamment le Comité National Trait de Côte (CNTC).