En France, le secteur de la franchise ne connaît pas la crise. La Fédération Française de la Franchise recense en effet 1 972 réseaux de franchise, 84 497 points de vente, 828 178 emplois directs et indirects pour un chiffre d’affaires global de plus de 76 milliards d’euros. Ce qui fait d’elle aujourd’hui le premier marché européen du secteur. Et dans ce domaine, la franchise immobilière n’échappe pas à la règle. En 2023, le secteur de l’immobilier a ainsi rassemblé 61 enseignes franchisées et 4 520 points de vente.
Avec 1 350 points de vente pour Orpi, 960 pour Century 21, 700 pour Stéphane Plaza Immobilier, 550 pour Guy Hoquet Immobilier, près de 500 pour ERA Immobilier, 450 pour Nestenn ou encore 330 points de vente pour L’Adresse, force est de constater que les mastodontes du marché se partagent une bonne part du gâteau.
De nouveaux acteurs spécialisés
Mais de nouveaux acteurs font leur apparition chaque année pour tenter de percer ce marché ultra-concurrentiel. Leur point commun ? Leur spécialisation. La nouvelle édition du Salon Franchise Expo, organisée à Paris les 17 et 18 mars prochains, accueillera par exemple un petit nouveau.
Lancée en 2023, la franchise Zestia se positionne sur l’accompagnement exclusif des candidats acquéreurs en devenant son interlocuteur unique tant sur la recherche du bien immobilier que sur les négociations du prêt. Son leitmotiv ? « Prendre le contrepied de l’immobilier traditionnel en guidant et en protégeant uniquement l’acquéreur tout au long de son parcours d’achat », explique Armand Manival, fondateur et dirigeant du réseau de franchise Zestia. Pour l’heure, trois agences ont déjà ouvert et le réseau prévoit de lancer 10 franchises supplémentaires d’ici 2025.
La franchise Les Villas, lancée en 2020, se positionne, quant à elle, sur l’immobilier résidentiel familial haut-de-gamme. « Nous commercialisation uniquement des villas familiales de qualité avec un extérieur, situées en périphéries de villes, et dotées d’au moins trois chambres », précise Framboise Perrier, la directrice du réseau. Un modèle novateur qui a permis aux agences du réseau de clôturer l’année 2023 avec un chiffre d’affaires en hausse de 43 %. Fort de ces bons résultats, le réseau se fixe pour objectif l’ouverture de 5 nouvelles agences d’ici la fin 2024.
Face à la crise, l’union fait la force
Alors que près de 700 agences immobilières, victimes du ralentissement du marché, ont mis la clé sous la porte depuis le début de l’année 2023 selon la FNAIM, les forces d’un réseau apparaissent plus que jamais évidentes. Et pour cause, ces derniers mettent à disposition de leurs franchisés un panel de services et d’outils innovants dont ne pourra jamais bénéficier un entrepreneur individuel.
« Dans un contexte chahuté, les professionnels de l’immobilier ont plus que jamais besoin d’une aide à la décision mais aussi d’outils pour recruter, pour former, pour générer des leads, pour convaincre… La franchise s’avère donc être une bonne boussole en période de tempête », analyse Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt.
Campagnes de publicité au niveau national, formation continue, échanges inter-agences, pack de communication à tarifs négociés, partenariat, logiciel métier, outils marketing et commerciaux, conventions nationales, réunions régionales, service juridique… Il faut dire que les réseaux de franchises immobilières mettent le paquet pour mener leurs agences vers le chemin de la réussite. Et cela fonctionne plutôt bien… Selon un rapport édité par Altares et Xerfi, une agence immobilière indépendante en France réalise ainsi 179 000 euros hors taxe de chiffre d’affaires moyen, alors que le chiffre d’affaires des agences franchisées oscille entre 300 000 et 500 000 euros.
« Grâce à la mutualisation de ses forces et de ses investissements, un réseau de franchises est ainsi plus apte à affronter les fluctuations du marché », met en avant Stéphane Fritz, président du réseau Guy Hoquet l’Immobilier.
Enfin, autre atout et non des moindres, les franchises trouvent, actuellement, assez aisément, un financement. « Modèle économique structuré, enseigne connue, retour d’activité des autres franchisés, accompagnement apporté au porteur de projet : les franchises sont plus rassurantes face aux banques qu’un indépendant en termes de risques », conclut Cynthia Parietti, directrice marché Pro et Patrimonial chez CAFPI.