Alors que la prévision de la croissance de la France a été revue à la baisse pour 2024, et passe désormais à 1 %, au lieu du 1,4 % initialement prévue, l’Etat se voit dans l’obligation de réaliser des économies pour ne pas augmenter les impôts. Cette révision implique un « effort immédiat de 10 milliards d’euros d’économie », a ainsi annoncé Bruno Lemaire, au journal télévisé de 20 heures de TF1. Et de rappeler : « Moins de croissance, c’est moins de recettes fiscales ».
MaPrimeRénov : un budget raboté
Au chapitre des économies, le ministre de l’Economie et des Finances a expliqué que cinq milliards d’euros proviendraient d’une baisse des dépenses de fonctionnement dans tous les ministères. Les cinq autres milliards proviendront des politiques publiques. Lors d’une conférence de presse organisé le 19 février à Bercy, Bruno Lemaire a ainsi annoncé que le budget dévolu à l’aide à la rénovation énergétique MaPrimRénov’ sera cette année amputé d’un milliard d’euros, passant ainsi à 4 milliards au lieu des 5 milliards promis par le Gouvernement en janvier dernier.
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Une annonce qui passe mal
Un rétropédalage qui passe mal aux yeux des professionnels à l’heure où le DPE et la rénovation thermique prennent une importance capitale sur le marché immobilier. « Une décision incompréhensible dans un contexte aussi tendu pour le logement et où les travaux de rénovation énergétique, imposés par la loi climat & résilience doivent s’accélérer. Plus que jamais, les propriétaires bailleurs ont besoin de ces aides pour financer leurs travaux et garantir un parc locatif équilibré », a ainsi déclaré le président de la FNAIM, Loïc Cantin.
Même courroux du côté de Henry Buzy-Cazaux : « Le hold-up par Bercy d’un milliard d’euros sur le budget de MaPrimeRénov, annoncé par Bruno Le Maire l’âme légère au JT de 20h d’une grande chaine, est proprement ahurissant. Aucune concertation, aucun dialogue », a souligné le président-fondateur de l’IMSI.
Quant à la FFB, elle s’insurge également dans un communiqué : « contre cette coupe franche, trois jours seulement après l’échange avec les ministres de la Transition écologique et du Logement, afin de relancer MaPrimeRenov’ » Et de s’interroger : « Où est la cohérence ? ».
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