Le marché de la transaction a connu un net ralentissement durant l’année 2023. L’offre de biens à vendre a ainsi progressé de 23 % par rapport à 2022. Depuis 2020, l’offre de maisons représente plus de 50 % de l’offre globale sur Bien’ici. Cette année ne fait pas exception : 52 % des biens proposés à la vente sont des maisons individuelles. L’offre des petites surfaces, quant à elle, est en nette augmentation sur un an. Les propriétaires de biens dont le DPE affiche F ou G commencent à se séparer de leurs biens pour « échapper » à la rénovation énergétique et à l’interdiction prochaine de louer les passoires thermiques.
« L’année 2023 marque un changement de cycle pour le marché de la transaction. Après presque une décennie de baisse, les taux d’intérêt ont atteint en cette fin d’année un niveau jamais vu depuis 2008 et remodèlent la dynamique du marché », explique Philippe de Ligniville, directeur général adjoint de Bien’ici.
Un temps de diffusion des annonces qui s’allonge
Les difficultés du marché immobilier impactent l’ensemble de la profession. Aujourd’hui, les stocks des agents immobiliers grimpent et les biens restent de plus en plus de temps dans leurs portefeuilles. Durant le dernier trimestre 2023, une annonce est restée diffusée 20 jours de plus qu’en milieu d’année. Le temps moyen en France de diffusion des annonces sur le site Bien’ici est de 70,8 jours. Et c’est en région Nouvelle Aquitaine que la durée de diffusion a le plus augmenté : + 20 jours par rapport à 2022.
Une baisse de la demande des biens à vendre
La demande de biens à vendre sur Bien’ici est en net recul. Deux facteurs peuvent expliquer cette baisse : les prix de l’immobilier encore trop élevés malgré une baisse des prix qui s’amorce, et les taux d’intérêt bancaires élevés. La combinaison de ces deux facteurs repousse dans le temps les projets immobiliers des Français. De facto, la tension au niveau national est en recul de 31 %. Au niveau régional, des disparités existent selon les régions. La tension qui avait fortement augmenté dans la région PACA en 2022 est en baisse de 31 % en 2023.
Une baisse des prix encore insuffisante
Malgré les difficultés du marché de la transaction et le ralentissement du nombre de ventes, la baisse des prix immobiliers n’est que relative. Elle se concentre principalement sur le prix des appartements à Paris et en Ile-de-France majoritairement. Le prix des maisons, quant à lui, connait une très légère hausse de 1 % par rapport à 2022.
A noter que les prix de l’immobilier varient d’une ville à l’autre. Les petites surfaces connaissent une baisse des prix pouvant atteindre 8 % en un an. C’est le cas à Paris, Bordeaux ou Nantes. À l’inverse, les petites surfaces de Marseille grimpent de 13 % par rapport à 2022. La baisse des prix est plus marquée sur les T3 : un 3 pièces à Lille peut s’acquérir avec une décote de 16 % par rapport à l’année précédente. Dans les faits, un T3 au Blanc Mesnil voit son prix en un an grimper de 19 % alors qu’un T3 à Valence voit son prix diminuer de 25 % sur une année.
Quelles sont les villes les plus recherchées à l’achat ?
Si Paris demeure la ville la plus recherchée pour acheter un bien en 2023, Nice perd sa seconde place dans le classement au profit de la ville Rose. En effet, Toulouse jouit d’une situation géographique exceptionnelle : à mi-chemin entre Méditerranée et Océan Atlantique et à une heure des Pyrénées, Toulouse séduit par son climat ensoleillé et chaud. Son attractivité économique incite également de nombreuses personnes à s’y installer. Du côté des villes qui ont connu la plus forte progression, Rennes et Anglet sont en tête du classement des villes. À l’inverse, deux villes de la région parisienne, Versailles et Montreuil, sont les villes qui enregistrent les maisonplus fortes baisses des recherches.
« Les répercussions de la hausse des taux d’intérêt ont été fortes pour le marché de la transaction : baisse importante de la demande, allongement des durées de diffusion des annonces et, par conséquent augmentation sensible du nombre de biens à vendre sur le marché français. À l’inverse les prix affichés n’ont encore que peu évolué, l’essentiel des baisses se faisant encore au moment de la négociation », conclut Philippe de Ligniville.