Pour réaliser cette étude, Crédit Mutuel Alliance Fédérale et le Conseil d’analyse économique se sont appuyés sur les données bancaires anonymes sur la consommation énergétique des logements de près de 180 000 ménages. L’étude confronte ainsi pour la première fois la théorie et la pratique.
Et force est de constater qu’habiter un logement doté d’un bon diagnostic de performance énergétique (DPE) entraîne une baisse de la consommation réelle d’énergie des ménages plus faible qu’escompté.
Ainsi si l’on observe bien une consommation d’énergie d’autant plus importante que le logement est moins performant, l’écart entre un logement A/B et un logement G est six fois plus faible qu’attendu. En effet, les occupants des bâtiments les plus performants consomment davantage de kWh par mètre carré, de l’ordre de + 80 % par rapport à la consommation prédite par le DPE, et ce à l’inverse des moins bien pourvus qui sont en réalité plus sobres de l’ordre de – 50 %.
Pour les bâtiments de plus de 80 mètres carré s, les écarts entre les logements moins bien notés, soit au-delà de l’étiquette C, ne sont pas significatifs. A titre d’illustration, les occupants d’un logement G de 100 mètres carrés consomment en moyenne moins que les habitants d’un logement D.
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Le comportement des occupants : un facteur clé
Au-delà du besoin de fiabiliser encore davantage la méthode de calcul du DPE, l’étude démontre que les deux tiers de l’écart entre la théorie et la pratique relèvent des comportements des occupants des logements. Alors que les habitants des passoires thermiques consomment moins qu’anticipé, sans doute en raison de leurs contraintes budgétaires notamment pour les plus modestes, les efforts doivent concerner tous les ménages.
Par exemple, la surconsommation des 5 % les plus aisés correspond à un saut de deux classes énergétiques du DPE. Au-delà des actes de rénovation, par exemple le remplacement d’une chaudière fonctionnant aux énergies fossiles par un équivalent moins carboné ou la réalisation de travaux d’isolation, les ménages doivent donc être accompagnés pour qu’ils deviennent de véritables acteurs de la sobriété. Adopter des comportements écoresponsables, même lorsque l’on réside au sein d’un logement qui dispose d’un haut niveau de performance énergétique est la condition cardinale pour que les travaux de rénovation énergétique permettent réellement de réduire les émissions de CO2.