Il y a tout juste un mois et demi, Patrice Vergriete était nommé Ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé du Logement. Un rôle dans lequel on sait son action très attendue face aux multiples difficultés rencontrées actuellement dans le secteur immobilier. Reçu ce mardi 12 septembre sur France Info, le Ministre a présenté les pistes d’actions en place et en réflexion au gouvernement, tant pour répondre aux urgences conjoncturelles du secteur que pour fixer le cap structurel de sa politique du logement.
« Nous travaillons dur pour amortir les effets de la crise »
« Que certains parlent d’une crise quand d’autres parlent d’un crac du marché, ce sont bel et bien les conséquences sociales et la réalité du terrain sur le marché immobilier qui me tiennent personnellement à cœur » a entamé le Ministre. A ceux qui avancent que le gouvernement est indifférent à la crise du logement, il répond bien sûr par la négative : « Nous ne pouvons pas nier la crise que nous rencontrons et il faut être conscient que l’immobilier ne retrouvera pas tout de suite la dynamique de ces dernières années. De ce fait, nous travaillons dur pour amortir les effets de la crise et trouver des solutions publiques aux différentes problématiques qui se présentent à nous : la hausse des taux d’intérêt, la rénovation énergétique, l’accession à la propriété, la panne du neuf… ».
Des pistes pour encourager une démarche d’acquisition – amélioration des logements
Parmi les principales pistes abordées à l’antenne par le Ministre pour améliorer l’accession à la propriété : la révision actuelle d’un décret qui visera prochainement à élargir le périmètre des zones dites « en tension » pour permettre à plus de ménages de bénéficier du Prêt à Taux Zéro (PTZ). Patrice Vergriete précise sa stratégie : « Nous préférons effectivement cibler les zones dans lesquelles le PTZ sera favorisé car dans certaines zones, la nécessité n’est pas de construire des nouveaux logements mais plutôt d’adapter et de réhabiliter ceux déjà existants et qui sont vacants. C’est donc dans une démarche d’acquisition – amélioration que nous souhaitons accompagner les foyers ».
Le Bail Réel Solidaire ou le logement locatif intermédiaire sont également des mesures que souhaite visiblement encourager le Ministre du Logement. « Par toutes ces mesures que nous allons réviser si nécessaire et encourager, mon objectif phare est de donner la possibilité aux Français qui souhaitent devenir propriétaire de pouvoir le faire » précise-t-il.
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Quant à la question du calendrier de la rénovation énergétique du parc immobilier existant, aucun report n’est prévu. « Nous ne pouvons pas sacrifier l’écologie et il est donc primordial que nous tenions le calendrier qui a été fixé. Étant donné que l’échéance approche pour les logements classés G au DPE ( qui seront interdits à la location à partir de 2025), nous nous interrogeons actuellement sur les travaux nécessaires permettant à ces logements de passer d’une étiquette G à F. Dans certains cas, peut-être que des investissements moindres vont suffire à court terme pour permettre aux propriétaires de mettre leur bien aux normes et donc, de continuer à le louer ».
Plus de pouvoirs aux acteurs locaux pour une politique du logement adaptée aux territoires
Rénovation énergétique, logements sociaux et étudiants saturés, relance de la production de logements neufs et réhabilitation de ceux existants… Telles sont les différentes urgences auxquelles va devoir répondre le ministère du Logement, qui s’apprête à présenter prochainement ses propositions à l’Union Sociale pour l’Habitat.
« Pour y parvenir, mon cap structurel pour les prochaines années va être de décentraliser la politique du logement et de remobiliser les acteurs locaux afin que tous les élus puissent décider de la politique du logement qu’ils jugent la plus adaptée à leur territoire » a annoncé l’ancien maire de Dunkerque. « Il n’est en effet pas pertinent d’appliquer les mêmes mesures partout, par exemple en matière d’encadrement des loyers ou de réglementation pour les meublés touristiques. Je souhaite donc donner plus de capacités et plus d’outils aux élus locaux, à l’échelle intercommunale, afin qu’ils adaptent leur politique de logement à leurs enjeux et à leurs préoccupations territoriales ».
« Enfin, conclut M. Vergriete, je souhaite rappeler que je suis à la fois le ministre des mal logés, mais aussi celui des professionnels de l’immobilier. Et je tiens à faire en sorte que les seconds possèdent tous les moyens nécessaires pour répondre aux besoins des premiers ». Un point que le Ministre développera sans doute davantage lors du Congrès de l’UNIS qui se tiendra ces 14 et 15 septembre prochains à Marseille.