Pour tout entrepreneur qui subi un jour dans sa carrière une liquidation judiciaire, cette étape est pour le moins difficile à vivre, voire traumatisante. On fait le deuil d’un projet, d’un investissement et l’on doit tourner la page pour écrire sa prochaine aventure professionnelle.
Comme l’explique très justement le quotidien Les Echos Entrepreneurs, une série de mesures vise aujourd’hui à faciliter le rebond entrepreneurial. « Parmi elles, l’abrogation de deux indicateurs de la BDF, le 040 en 2013 (concernant le dépôt de bilan au cours des trois dernières années) et le 050 en 2019 (deux jugements de liquidation judiciaire en cinq ans).La loi Pacte de 2019 supprime également la mention de liquidation judiciaire sur le casier judiciaire des personnes physiques. Et la transposition de la directive européenne du 20 juin 2019 efface les dettes impayées des débiteurs individuels ».
Mais si les entrepreneurs ne sont plus marqués au fer rouge par la liquidation qu’ils ont vécu, ils sont pourtant victimes de stigmatisation et éprouvent des difficultés à accéder à des ressources financières en cas de nouveau projet.
Pour organiser leur rebond, les entrepreneurs ont tout à gagner à être accompagnés
C’est ce qui ressort d’une étude menée par trois chercheurs de l’université de Bordeaux : Julien Cusin, Vincent Maymo et Nathalie Gardes, notamment responsable de la licence professionnelle métiers de l’immobilier option transaction et commercialisation de biens immobiliers à l’IUT de Bordeaux, et l’une des plus fidèles expertes auteure pour le Journal de l’Agence.
Par une expérimentation menée auprès de 911 banquiers, les trois chercheurs ont non seulement voulu confirmer et démontrer l’existence d’une stigmatisation post-liquidation judiciaire vécue à grande échelle par les entrepreneurs concernés, en termes de capacité et d’intégrité perçues, mais aussi comprendre dans quelle mesure l’accompagnement de ceux-ci, par une structure dédiée, envoie un signal positif au chargé d’affaires, de nature à effacer le stigmate.
L’étude publiée dans la Revue de l’entrepreneuriat Cairn.info est édifiante : il est montré que l’accompagnement n’efface pas le stigmate, mais joue un rôle modérateur. Il facilite les bonnes relations avec les partenaires bancaires et régule les émotions post-échec en aidant l’entrepreneur à prendre du recul sur sa situation. Ainsi, lorsqu’il souhaite rebondir, l’affichage, par l’entrepreneur, d’un accompagnement modifie le cadrage du dossier par le chargé d’affaires.
Pour découvrir les résultats complets de cette étude, accédez au téléchargement : « Stigmatisation post-liquidation judiciaire et décision bancaire : quel signal de l’accompagnement entrepreneurial ? ».