Le réseau aux 960 agences immobilières, Century 21 (groupe Arche), annonce une baisse du volume de transactions de 14,1 % entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023. Un recul considérable alors que ce dernier n’avait cessé de croître depuis 8 ans. « La faute à qui ? La faute aux crédits ! », souligne Charles Marinakis, le président de Century 21. Force est de constater que l’augmentation brutale des taux d’intérêt, conjuguée à une forte inflation, a en effet profondément pesé sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Celui-ci a ainsi reculé de 18,4 %, par rapport à juillet 2022. « Pour que le marché reparte, il n’y a pas d’alternative possible : il faut que les prix baissent substantiellement – de l’ordre de 10 à 12 % en fonction des territoires – pour compenser la hausse des crédits qui est venue désolvabiliser une partie des acheteurs », explique Charles Marinakis .
Une baisse inégale des prix
C’est bien là que le bât blesse : les prix immobiliers dans l’ancien peinent à s’infléchir sur le territoire national et notamment dans les régions. Pire, ils augmentent même de 0,9 % pour les maisons pour s’établir à 2 636 euros le mètre carré, ce qui est un record historique, et diminuent légèrement pour les appartements de 1,7 % pour atteindre 4 198 euros le mètre carré, soit un niveau toujours supérieur à 2021. La situation est bien sûr très contrastée en fonction des régions. Le prix moyen au mètre carré est ainsi en hausse tous types de biens confondus dans 8 régions : la Nouvelle Aquitaine, l’Occitanie, la Provence-Côte d’Azur, les Pays de la Loire, les Hauts-de-France, le Grand-Est, la Normandie et la Bretagne qui affiche l’augmentation la plus forte, avec + 6,2 %.
La baisse des prix n’est, quant à elle, observée qu’en Auvergne-Rhône-Alpes (- 2 %), Bourgogne-Franche Comté (- 3,3 %), Centre-Val de Loire (- 0,4 %) et en Ile-de-France, qui enregistre la diminution la plus forte avec – 4,1 %.
A noter que dans la capitale les prix ont diminué de 6,1 % en un an pour s’établir durablement en-deçà du seuil des 10 000 euros le mètre carré, et plus précisément à 9 843 euros le mètre carré au premier semestre 2023, soit à un niveau inférieur à 2019.
Les acquéreurs réduisent leur surface
Comme la baisse des prix ne compense pas la hausse des crédits, les Français doivent accroître leur apport personnel et se résigner à acheter plus petit. Ainsi, pour acheter un bien correspondant au montant moyen d’acquisition en France, l’apport personnel nécessaire a dû augmenter de plus de 60 % entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, et représente désormais près de 35 % du prix d’achat du bien.
Côté surface, la superficie diminue de près de 1,6 % pour les maisons et de 1,9 % pour les appartements à l’échelle nationale.
« Le souhait d’être propriétaire est toujours extrêmement présent dans le cœur des Français. Nous ne sommes pas face à un désamour de la population pour l’acquisition mais face à un désemparement des ménages devant des niveaux de prix trop élevés que les conditions de crédit ne permettent plus d’absorber », conclut Charles Marinakis.