Dans quel cadre est née l’association QualiSR et quelle est sa mission ?
Un groupe de travail, créé en 2013 à l’initiative de l’ARC (Association des responsables de copropriété), réunissant des syndics de copropriété impliqués dans la gestion de copropriétés en difficulté, la Fédération des PACT, des opérateurs tels qu’Urbanis et Citémétrie, Coprocoop, l’ANAH, la région Ile-de-France, ou encore la Fondation Abbé Pierre, a abouti à l’élaboration d’un référentiel de « Syndic de redressement ». En 2015, nous avons décidé de mettre en place une certification. Dans cette optique, nous avons créé l’association QualiSR qui a eu pour mission de lever des fonds pour financer la certification, trouver l’organisme certificateur agréé COFRAC, la mettre en place et créer un réseau de syndics certifiés.
Quels types d’actions mettez-vous en place aujourd’hui ?
L’association QualiSR accompagne les syndics candidats à la certification et les prépare à l’audit. Nous menons également des campagnes de recrutement de syndics susceptibles de se porter candidats à la certification, en premier lieu dans les sites prioritaires du Plan Initiative Copropriétés. Enfin, notre autre mission est de promouvoir la certification auprès des opérateurs habitat et des copropriétaires, puis de suivre et évaluer avec eux sa mise en œuvre. Nous réunissons aujourd’hui deux niveaux de syndic au sein de l’association : treize syndics certifiés et une trentaine de syndics signataires d’une charte qui souhaitent se voir confier des mandats de copropriétés en difficulté, condition sine qua non pour se soumettre ensuite à la certification.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées aujourd’hui par les copropriétés ?
Depuis des décennies, tout un pan du parc immobilier en copropriétés a vu s’enclencher un mécanisme de dégradations matérielles, sociales et financières. L’apparition et la multiplication des impayés est souvent la première cause, mais les problèmes de gouvernance sont également souvent à la source des difficultés : les copropriétés ne prennent plus de décisions de faire des travaux d’entretien, l’immeuble se dégrade, les propriétaires s’en vont, puis sont remplacés par des populations plus fragiles. Quand un immeuble commence à entrer dans un cercle de dégradation, il est très difficile d’inverser ce cycle et de réenclencher un cycle de valorisation.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer au gouvernement ?
Pour un syndic, s’occuper d’une copropriété en difficulté impose plus de contraintes et coûte plus cher qu’une copropriété en bonne santé. S’il existe une aide à la gestion permettant aux copropriétés de financer le surcoût de gestion du syndic, cette dernière n’est pas distribuée de manière homogène sur tout le territoire. Nous souhaitons la mise en place d’un guichet spécial au sein de l’Anah réservé aux syndics certifiés afin de sécuriser l’obtention de ces aides.