Emballement des prix de l’immobilier, hausse des taux restreignant l’accès au crédit, baisse des mises en chantier, effondrement des ventes de logements neufs… Autant de facteurs qui découragent l’accession à la propriété, et par conséquent la mobilité des locataires. Alors que les biens à louer se font de plus en plus rares avec une baisse de 14 % sur un an et que la demande de location grimpe de 31 %, la crise du logement s’installe progressivement. « Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, plus de 12 millions de personnes sont fragilisées par la crise du logement et 4,1 millions sont non ou mal-logées », commente Thomas Corman, fondateur de la plateforme Wellow, actrice de l’habitat collectif, social et urbain.
Une situation qui n’est pas conséquence sur la vie des Français. Ainsi, 91 % d’entre eux estiment désormais que la problématique du logement les contraint dans leurs modes de vie. Et dans un contexte social et économique tendu, 66 % craignent de ne pas s’en sortir financièrement une fois accumulés le coût du logement, l’augmentation des prix alimentaires et de l’énergie.
Si ce sentiment est plus marqué chez les moins de 35 ans avec 88 % des répondants, il faut noter que les locataires se montrent davantage inquiets concernant leur situation économique (80 %) que les propriétaires (57 %).
Les jeunes sont les premières victimes de la crise du logement
Selon l’étude d’OpinionWay, 27 % des moins de 35 ans ont été obligés de déménager pour trouver un logement moins cher contre 21 % de l’ensemble des Français et 26 % ont été confrontés à des conditions de mal-logement, telles que la vétusté ou l’inadaptation de leur habitation à leurs besoins contre 20 % des Français. Pire, 20 % des jeunes interrogés se sont vus contraints de retourner vivre chez leurs parents, une situation vécue, plus globalement, par 13 % de la population dans son ensemble.
A noter que cette crise du logement impacte aujourd’hui fortement l’emploi. Ainsi, 71 % des Français considèrent désormais que le logement est un frein aussi bien à l’emploi qu’à la mobilité professionnelle pour 80 %.
Un Français sur dix a déjà été contraint de refuser un emploi faute de logement, dont 14 % des moins de 35 ans. Dans le même ordre d’idées, 26 % des moins de 35 ans ont dû retarder leurs projets de reconversion contre 14 % des Français et 12 % ont complètement renoncé à suivre une formation, contre 8 % des Français, en raison du coût trop élevé du logement. Par ailleurs, pour cette même raison, 17 % des 18-24 ans déclarent avoir abandonné la poursuite de leurs études, soit plus de 900 000 jeunes.
« Le logement est plus que jamais au cœur des préoccupations des Français et la priorité pour améliorer leur pouvoir d’achat serait pour eux de réduire le coût du logement, avant même d’augmenter les salaires qui n’ont pas suivi la hausse des prix », commente le fondateur de Wellow.
55 % des Français jugeraient ainsi plus efficace de leur permettre de se loger à des prix plus abordables à l’heure où l’inflation atteint des sommets et que le gouvernement plaide régulièrement pour une augmentation des salaires. « La situation s’aggrave et toutes les pressions qui s’exercent sur le marché de l’immobilier n’annoncent rien de bon pour le futur si rien ne change », conclut Thomas Corman.