Après avoir été dopé par un effet post-covid, les ventes de logement poursuivent leur ralentissement depuis septembre 2021, mais force est de constater que le marché se maintient à un niveau encore relativement élevé. Fin février 2023, 1 083 000 ventes avaient ainsi été réalisées sur 12 mois, soit une baisse de 9 % sur un an. « Nous maintenons notre prévision d’une baisse de 10 à 15 % des ventes en 2023, ce qui correspond entre 950 000 et un million de ventes », annonce la FNAIM. A noter que la baisse des ventes se fait surtout ressentir dans l’Ouest, où les prix et les ventes avaient le plus augmenté, et le Nord du pays.
Une légère érosion des prix
Selon la FNAIM, l’année 2023 devrait être plus favorable aux acquéreurs. Le marché poursuit en effet son ajustement et sa régulation qui entraîne une baisse des prix. Il faut dire que sur ces 5 dernières années, et notamment à la suite de la crise sanitaire, les prix ont fortement augmenté en France avec une hausse de 26 % en moyenne, soit 4,7 % par an. Sur cette période, l’Ouest et notamment la Bretagne a fait la course en tête, avec des hausses de prix de plus de 35 %. Par ailleurs, de manière générale, la moitié Sud du pays a vu ses prix augmenter davantage que la moitié Nord.
La forte hausse des taux des crédits immobiliers depuis début 2022 vient désormais changer la donne et remet actuellement en cause cette forte hausse des valeurs. Ainsi, depuis février 2023, la FNAIM a observé une baisse des prix à l’échelle nationale de 0,6 %. Cette tendance à davantage de modération est sans doute la bienvenue pour fluidifier le marché. « C’est le signe qu’il n’y a pas de blocage et que les vendeurs acceptent la nouvelle donne du marché et discutent avec les acheteurs, dont les capacités d’achat sont sous pression. On assiste à un changement de dynamique et un rééquilibrage du marché au profit des acheteurs, avec une plus grande prise en compte des coûts annexes au logement », analyse la Fédération.
La FNAIM se veut ainsi rassurante. Selon elle, la baisse des prix devrait rester modérée puisque le marché de la transaction est en difficulté surtout à cause de la forte hausse des taux et non de la situation économique qui n’est en réalité pas si mauvaise : chômage à un niveau relativement bas, croissance molle mais qui reste toutefois légèrement positive, capacité d’achat des ménages qui reste correcte et proche de sa moyenne des 20 dernières années… « Le marché peut compter sur le statut de valeur refuge de la pierre, et le rôle qu’il peut jouer pour préparer sa retraite. Par ailleurs, la baisse de la production neuve et la hausse du stock de logements neufs est de nature à modérer la baisse des prix de l’ancien », conclut la FNAIM.
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