Le sujet de la parité dans le monde professionnel n’est pas nouveau et dans ce domaine l’immobilier n’échappe pas à la règle. En lançant la charte d’engagement en faveur de la parité et de l’égalité professionnelle femmes-hommes dans les entreprises et les organisations du secteur immobilier, le secteur de l’immobilier a démontré vouloir se mobiliser pour faire avancer cette problématique. Ainsi plus de 120 entreprises et organisations ont adhéré en décembre 2021 aux propositions de cette charte qui repose sur l’analyse approfondie des pratiques de la filière immobilière en matière de recrutement et de fidélisation des talents. Pour autant, plus d’un an après, le compte n’y est toujours pas.
Des résultats encourageants, mais…
« La bonne nouvelle, c’est que cet état des lieux est notre base zéro. Gageons que la signature de la Charte va faire avancer les choses plus vite au sein des organisations qui s’en emparent ! », positive Isabelle Rossignol, présidente de l’observatoire de la Charte de la Parité en Immobilier.
Si le salariat des entreprises du secteur est plutôt féminisé, à 51,7 % de salariées femmes contre 50 % en moyenne en France tous secteurs confondus, ce n’est pas le cas des directions. Ainsi, au sein des comex-codir, il y a en moyenne 3 femmes pour 5,5 hommes et 26 % des entreprises interrogées ne comptent aucune femme au sein de leurs instances dirigeantes.
Autre constat, la parité est loin d’être atteinte également parmi le top 10 des salaires dans les entreprises : on ne compte en moyenne que 3,4 femmes, et pour certains métiers moins de 3 femmes, tels que pour le conseil, les commercialisateurs, les experts, ou encore ceux de la promotion immobilière. « L’accès aux postes de Direction (notamment dans les grandes entreprises) et aux plus hautes rémunérations est encore loin de la parité. Les entreprises les plus avancées sont celles dont les dirigeants sont les plus impliqués et qui diffusent à l’ensemble de l’organisation. Il reste encore des difficultés à assumer de consacrer des ressources clairement dédiées aux femmes et à se fixer des objectifs chiffrés, publiés et qui engagent les managers », analyse Stéphanie Galiegue, Directrice Générale déléguée en charge de la recherche et des études chez IEIF.
Mais si l’égalité professionnelle semble légèrement en deçà de la moyenne nationale dans le secteur de l’immobilier avec un indice Pénicaud moyen de 84 contre 85 en moyenne France, les résultats de l’étude semblent tout de même relever une prise de conscience de la part des acteurs. « On observe des tendances qui vont dans le bon sens en matière de promotions et d’augmentations de salaire mais les situations sont très contrastées suivant les métiers et à ce rythme l’égalité professionnelle reste loin devant nous », conclut Lina Mounir, Responsable Pôle Marchés Immobiliers – Analyste Senior au sein de IEIF.