Avec plus d’un million de transactions réalisées sur les 12 derniers mois, l’année 2022 s’est achevée sur une note globale positive pour l’immobilier de l’ancien. Dans un contexte d’offre dynamique en hausse de 4,8 % par rapport à l’année précédente, les prix ont continué d’augmenter significativement, avec + 7,8 % en 1 an. Autre point positif, plus de 3,3 millions de biens étaient à la vente dans l’ancien en 2022, ce qui signifie que 1 bien ancien sur 3 a trouvé preneur en 2022, et plus de 8 biens sur 10 ont été commercialisés par un intermédiaire. La preuve que les vendeurs ont aussi renforcé leur confiance dans les professionnels de l’immobilier.
L’attrait des maisons commence à s’essouffler
Si le rêve de maison individuelle a porté le marché immobilier ancien jusqu’à la rentrée, cette tendance semble ralentir depuis la fin de l’année 2022. Au global sur l’année, le prix au mètre moyen des maisons individuelles a ainsi grimpé de 11,2 %, alors qu’avec une hausse de 9,2 % par rapport à 2021, l’offre n’a pas manqué. Mais après avoir connu une flambée des prix, force est de constater que leur valeur a commencé à se stabiliser depuis le mois de septembre et que l’offre a tendance à décroitre depuis la fin de l’année. Autre constat du Baromètre Guy Hoquet l’immobilier : une érosion du nombre de ventes mois après mois, en particulier depuis le mois d’octobre.
Une baisse du pouvoir d’achat immobilier
Et pour cause, en 5 mois, les Français ont perdu près de 40 % de pouvoir d’achat immobilier. L’augmentation des prix et la hausse des taux de crédit immobilier ont en effet grevé le budget des ménages. Le budget moyen pour une maison individuelle a ainsi été de 344 000 euros en 2022, soit une hausse 8,1 % en 1 an. Partant du principe que l’apport moyen en France est de 50 000 euros, le coût du crédit immobilier a augmenté de 36,1 % sur les 5 derniers mois de l’année. « A la fin de l’année 2022, le marché immobilier apparaît bel et bien fracturé par l’évolution des prix, de l’offre et l’accès réservé exclusivement à une clientèle défiant la loi du taux d’usure. La révision de sa fréquence de calcul n’est qu’une demie bonne nouvelle : elle va profiter à ceux qui ont les reins assez solides financièrement pour emprunter avec des taux haussiers, et laisser encore de côté les ménages les plus modestes et les primo-accédants », déclare Séverine Amate, porte-parole de Guy Hoquet l’Immobilier.
Pas de mises en vente massives des passoires énergétiques
Alors que diverses publications avaient tiré la sonnette d’alarme en 2022 à propos d’une mise en vente massive des passoires énergétiques, le baromètre Guy Hoquet l’Immobilier met en évidence une toute autre réalité. Seulement 8 % des biens anciens mis en vente en 2022 étaient ainsi classés en DPE F et G. Une part restée stable par rapport à 2021. En revanche, ils sont arrivés en beaucoup plus grand nombre à Paris avec 21,6 % de l’offre en 2022, soit une hausse de 8,3 % en 1 an, ce qui correspond à la plus forte progression sur l’ensemble du territoire. A noter également qu’il reste encore 35 % de l’offre dont l’étiquette énergétique n’est pas renseignée, alors que c’est un élément obligatoire depuis le 1er janvier 2022. Enfin, les biens classés F et G sont commercialisés avec un prix au mètre carré inférieur de 10 % au prix moyen constaté. Une stratégie de prix qui anticipe l’interdiction à venir de mise en location et le budget de travaux nécessaire à la rénovation du bien, pour respecter le cadre de la loi Climat et Résilience. Les logements concernés constituent des opportunités d’investissement à regarder de près pour tout acquéreur qui souhaite assumer les travaux nécessaires, comme par exemple à Nîmes (- 18 % de décote), Montauban (- 17 %), Limoges (-15 %), Clermont-Ferrand (- 15 %), Metz (- 13 %) ou Perpignan (- 12 %).
Vers une nouvelle ère immobilière dès 2023
Inflation, hausse du coût de l’énergie malgré les boucliers tarifaires, hausse du prix de l’eau… Si le pouvoir d’achat des Français continue d’être malmené, les projets immobiliers des ménages risquent d’être fortement impactés et creuser encore la fracture sociale dans l’accès au logement. « Les records de transactions et de prix de ces 2 dernières années dans l’ancien ont masqué la réalité : pour une grande partie des Français, se loger dans les grandes villes est devenu quasiment impossible. L’année 2023 va mettre en évidence cet état de fait. Il est nécessaire de repenser totalement notre ‘vivre ensemble’ sur les 20 ou 30 prochaines années pour construire plus, plus inclusif, plus intergénérationnel et plus respectueux de l’environnement. Il n’y a que de cette façon que nous pourrons loger correctement les Français et avec des niveaux de prix acceptables pour tous », conclut Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet l’Immobilier.