Afin de dresser un bilan qualitatif du marché immobilier en 2022 et des perspectives à venir, le réseau coopératif L’Adresse a réalisé un sondage interne auprès de ses sociétaires. Sans surprise, l’ensemble des agences ont été impactées par le durcissement des conditions d’octroi de crédit. « Sur le dernier trimestre 2022, près de la moitié de nos agences ont dû faire face à des refus de prêt entraînant la rupture de la vente en cours. Cela concerne dans beaucoup d’agences une transaction sur 10… Certaines agences notent d’ailleurs que le phénomène semble s’amplifier en ce début d’année avec jusqu’à parfois 30 % de ventes qui n’aboutissent pas en raison de refus de prêt », analyse Brice Cardi, président du réseau l’Adresse. La conséquence de ces ventes interrompues ? Un retour des biens sur le marché immobilier souvent à un prix inférieur… Autre constat des agences du réseau : de plus en plus d’acheteurs annulent leurs offres juste avant la signature du compromis, de crainte d’avoir plus tard un refus de prêt.
Une hausse des marges de négociations…
Dans ce contexte, et en raison de la baisse de la capacité d’emprunt des acheteurs en lien avec la remontée des taux de crédit, 71 % des directeurs d’agence du réseau l’Adresse constatent une hausse des marges de négociations des prix de vente. « Globalement nos consultants immobiliers constatent désormais des marges de négociations comprises entre 3 et 7 % selon les régions et les biens, avec la difficulté pour les vendeurs de céder et des acheteurs qui ne sont souvent pas prêts à remonter leur offre, renoncent et se tournent alors vers d’autres biens… Pour les biens qui nécessitent beaucoup de travaux, les marges de négociation constatées sont souvent de 10 à 15 % du prix, en raison de la hausse du coût des matériaux, mais cela dépend encore une fois du bien ! », explique Cyril Parmentier, directeur du développement du réseau l’Adresse.
… et une baisse des prix
68 % des agences immobilières s’attendent à une baisse des prix, quand 30 % pensent que les prix vont stagner pour ce premier trimestre 2023. A contrario, seules 2 % pensent que les prix peuvent encore augmenter. Concernant les baisses attendues, les agences prévoient des baisses de 5 % rien que sur le premier trimestre 2023, puis 10 % sur le reste de l’année avec des écarts selon les biens et les régions… A noter que des biens « cœur de cible », tels que des maisons de qualité sans trop de travaux et à moins de 500 000 euros, ne devraient quant à eux ne pas subir de baisse car l’offre reste limitée et la demande forte. Autre constat des agences du réseau : 26 % d’entre elles ont enregistré une hausse des mises en vente des biens F ou G en fin d’année. La conséquence depuis janvier 2023 de l’interdiction de louer les biens les plus énergivores, à moins d’effectuer d’importants travaux de rénovation énergétique.
Un marché ralenti mais toujours dynamique en 2023
Si pour 75 % des agences sociétaires, le marché connaît actuellement un ralentissement, près de 20 % d’entre elles pensent que le marché devrait rester dynamique en ce premier trimestre 2023. Seules 9 % prévoient ainsi un coup d’arrêt. « Le marché immobilier est actuellement impacté par l’attentisme et les conditions de crédit mais il reste soutenu par les transactions incompressibles ou transactions contraintes et les achats ‘cash’, sans crédit, qui sont dans certaines régions plus nombreux qu’on le pense, notamment bien sûr au sein d’une classe d’âge plus élevée », conclut Brice Cardi.