L’objectif est de préparer celles-ci à un changement de direction, sans les affoler ou susciter leur désengagement.
- Tout d’abord, inutile d’inquiéter les collaborateurs tant que rien n’est certain. « Attendez que la cession soit réellement signée, que les conditions suspensives soient levées, bref, que la cession soit certaine avant d’informer votre équipe du changement de direction » avertit Mathieu Puichault.
- – Ensuite, la maîtrise d’une bonne communication est essentielle : elle va permettre d’annoncer le départ du gérant sans donner le sentiment aux collaborateurs qu’on quitte le navire sur un coup de tête, voire qu’on les abandonne.« Sur ce point, tout dépend du degré d’implication du gérant » précise Hugo Bolzinger, fondateur du Recruteur Immobilier. « Si c’est une personne clé dans l’entreprise et s’il a pour habitude d’être en première ligne dans le management des équipes et dans l’opérationnel, son départ va laisser un vide. Dans ce cas, il faut savoir, en amont, passer la main à un manager qui assurera la continuité de ce rôle tout au long de la reprise ».
- Une fois la cession annoncée, il s’agit de se montrer transparent et aussi précis que possible sur les prochaines échéances de la cession. Ainsi, on montre que l’on a soigneusement préparé le changement de direction et que l’on a mis en place de bonnes conditions de reprise pour garantir la pérennité de l’activité.
- Rassurer, donner l’envie et la confiance nécessaires aux collaborateurs pour rester, tel est l’enjeu. « Un rachat d’agence est toujours anxiogène pour les équipes et peut provoquer des départs » prévient M. Bolzinger.« Rappelons-nous que la confiance est essentielle dans les métiers de l’immobilier, que ce soit avec les clients comme avec les collaborateurs » conforte M. Puichault.« L’idéal est de présenter le repreneur à l’équipe et de prévoir avec lui une véritable période de passation. Ainsi, on se donne toutes les chances de favoriser la bonne entente entre le nouveau dirigeant et sa nouvelle équipe ! »
- Du côté du repreneur enfin, il faut avoir conscience que celui-ci ne reprend pas seulement une affaire avec un portefeuille et des comptes bancaires : il hérite d’un véritable petit écosystème qui a déjà son histoire, son passif et ses relations internes, bonnes et moins bonnes.« Il appartient donc à l’acquéreur d’ouvrir dès le départ une communication efficace, de se montrer disponible, empathique, à l’écoute, pour se placer du côté des collaborateurs » recommande M. Bolzinger.
« L’idéal est d’opérer une reprise participative, qui prenne en considération les avis de toutes les personnes présentes. Celles-ci doivent être sondées par exemple sur ce qu’elles aimeraient améliorer au sein de l’agence et sur les changements envisagés, de façon à ce que ces derniers soient bien vécus et adoptés ». Se placer du côté des collaborateurs, c’est finalement se donner les chances de mieux fidéliser ses nouveaux coéquipiers !