Pour réaliser ce sondage, ERA Immobilier a interrogé les 1 150 agences de son réseau réparties dans 18 pays européens. L’objectif ? Mesurer les tendances de fonds à l’œuvre sur les marchés européens de l’immobilier particulier. Comment évoluent le nombre de transactions conclues, les prix, les taux d’intérêt et les conditions d’accès au crédit ? Autant de questions auxquels ont dû répondre les professionnels de l’immobilier interrogés.
L’augmentation des prix ralentit
Après avoir été des marchés vendeurs pendant de longues années, force est de constater que les marchés deviennent tous des marchés d’acheteurs dans la zone Euro. Après des années de hausse ininterrompue des prix de l’immobilier, les agents immobiliers voient ainsi apparaître un tassement des courbes. Une bonne nouvelle pour certains pays comme le Portugal où l’accès à la propriété est devenu inaccessible. Les niveaux de prix à Lisbonne s’élèvent ainsi à plus de 300 % de la moyenne nationale. Parallèlement, la plus importante variation annuelle des prix des logements a été observée à Prague et à Amsterdam où elle avoisine les 20 %.
Dans les pays d’Europe du Sud, comme l’Albanie, la Turquie, Malte, et la Bulgarie, on observe des marchés tendus, des prix en hausse, et une construction de nouveaux logements qui peine à répondre à la demande. Dans ce contexte l’accessibilité reste un problème dans la plupart des pays.
Les conditions se durcissent
Au sein même du continent européen, la bascule entre vendeurs et acheteurs a déjà eu lieu en Suède, en Autriche et en Allemagne, et elle est attendue pour 2023 aux Pays-Bas ou en Espagne. Avec plus de biens en vente, et des acheteurs remis en position de force, la Belgique rassemble également les conditions pour un resserrement du marché. A noter que la hausse des taux d’intérêt, indexée sur l’Euribor qui est passé de – 0,6 % à 2,68 % en un an, se répercute dans toutes les économies de l’Europe. Ainsi, le taux moyen d’intérêt à 20 ans s’établit aujourd’hui à 3 % dans la plupart des pays, là où il était de l’ordre de 1,5 % en 2021 en Belgique, par exemple. Seul le Portugal enregistre encore un taux à 1,47 %.
Les conditions d’accès au crédit immobilier se sont également durcies dans bon nombre de pays, avec des apports plus conséquents et des durées de crédit raccourcies : les prêts sur 40 ans, par exemple au Portugal, sont désormais inaccessibles aux personnes de plus de 30 ans. Enfin, l’inflation, l’explosion des coûts de l’énergie et les lourdes incertitudes liées à la guerre en Ukraine freinent les candidats à l’achat immobilier. Dans tous les pays de la zone Euro, l’ambiance est donc à la prudence, et l’on se prépare à des transactions plus longues, et des négociations plus équilibrées entre vendeurs et acheteurs.