Depuis le 1er juillet 2022, toutes les annonces de logement à louer, qu’elles émanent de particuliers ou de professionnels de l’immobilier, doivent comporter des mentions précises. Une dizaine au total parmi lesquels figurent les montants du loyer, des charges mensuelles et du dépôt de garantie, l’indication de la superficie du bien ou encore sa classe énergétique. Afin de vérifier si les différentes mentions exigées par les textes étaient bien présentes, la CCLV a épluché 1 100 annonces, concernant les villes de Paris, Lyon et Lille et recueillies sur 5 sites Internet différents : Citya, FNAIM, Foncia, leboncoin et PAP.
Au final, seulement 6 % des annonces comportent l’intégralité des mentions obligatoires. Un taux qui est de 0 % pour les annonces émises par des particuliers et de seulement 17 % pour les professionnels. Point positif tout de mêmes : les annonces des agences sont plus précises que celles des particuliers puisqu’elles contiennent en moyenne 80 % des mentions requises, contre 70 % pour ces derniers.
A noter que les mentions le plus souvent omises sont le montant des dépenses énergétiques du logement (14 %), les mentions relatives à l’encadrement des loyers (43 %) et le montant du dépôt de garantie (58 %). A contrario, le loyer est systématiquement présent.
Sur les 5 sites consultés, seul Foncia se démarque nettement avec 31 % des annonces consultées conformes, c’est-à-dire qui comprennent l’intégralité des mentions exigées par les textes. Vient ensuite Citya, avec 8 % de taux de conformité, soit un écart de 23 points entre le premier et le deuxième. La FNAIM, leboncoin et PAP arrivent en fin de classement avec respectivement 1 %, 0 % et 0 %.
Un comparatif hasardeux selon la FNAIM
Sans contester ces chiffres, la FNAIM a tenu à faire une mise au point. Dans un communiqué, elle rappelle ainsi que la complexité et la surabondance de nouvelles normes empêchent consommateurs et professionnels de s’y retrouver. De plus, l’étude de la CCLV compare les annonces regroupées sur sa plateforme Fnaim.fr, publiées par ses adhérents, agences axées sur la transaction et dont l’intermédiation locative n’est pas le cœur de métier avec celles de deux administrateurs de biens, dont l’administration de biens est le métier. « Notre plateforme Fnaim.fr héberge les annonces de plus de 10 000 professionnels, passant par une quarantaine d’éditeurs de logiciel différents – nous n’avons pas un système unique, nous recevons les données que les éditeurs nous communiquent. Nous formons, accompagnons nos adhérents, mais très clairement, nous ne leur imposons pas un comportement. Une fois ceci rappelé, nous ne pouvons pas nous satisfaire de ces résultats. Nous allons travailler sur des solutions », précise ainsi Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM.
Pour la FNAIM, le constat de la CLCV selon lequel ces nouvelles mentions seraient « Tout au plus (…) une ligne supplémentaire au milieu d’autres » est particulièrement faux. « C’est l’instabilité des normes, et le besoin de maîtriser de nouvelles règles, qui complexifient sans cesse notre travail. Nos 10 000 adhérents sont dans leur immense majorité des TPE, confrontées comme de nombreux autres secteurs à des difficultés majeures de recrutement, ce qui renforce la tension sur leurs équipes de collaborateurs. C’est particulièrement vrai en location et en syndics, des métiers sous tension permanente et j’ajoute de moins en moins rentables », souligne son président. La FNAIM rappelle également que la plus-value d’un administrateur de biens reste absolument indéniable dans l’accompagnement du propriétaire, et représente non seulement un gage d’efficacité, mais aussi de sécurité.