Alors que 45 % des demandes de crédits étaient refusées en juillet dernier à cause du taux d’usure, selon un sondage Opinion System commandé par l’association française des intermédiaires en bancassurance (Afib), les particuliers qui se trouvaient jusque-là bloqués pour emprunter doivent être satisfaits. Et pour cause, selon un communiqué de la Banque de France publié mercredi 28 septembre, le taux maximal auquel une banque pourra prêter de l’argent à un particulier passera dès le 1er octobre à 3,03 % pour les crédits immobiliers de moins de 20 ans et à 3,05 % pour ceux de plus de 20 ans. Grâce à ce nouveau taux, les futurs acquéreurs auront ainsi plus de marge de manœuvre pour emprunter.
Pour les courtiers, le compte n’y est pas
« Si les taux de crédit pratiqués par les banques restaient inchangés, ce réajustement du taux d’usure serait de nature à débloquer la très grande majorité des situations de refus de prêt observées ces dernières semaines », analyse Olivier Lendrevie, président de CAFPI. Mais force est de constater que depuis quelques mois, les taux de marché ont repris une trajectoire ascendante et cette bouffée d’oxygène risque donc d’être temporaire pour le marché immobilier. « Les obligations à 10 ans de l’Etat français, qui se traitaient à 1,40 % à la mi-août, clôturaient mercredi à 2,76 %. Les coûts de refinancement des banques françaises affichent des taux bien plus élevés encore. Il nous semble par conséquent inévitable que les taux de crédit pratiqués par les banques poursuivent leur marche haussière, ce qui pourrait de nouveau causer des situations de refus de prêt pour dépassement du taux d’usure à horizon de quelques semaines », prévient Olivier Lendrevie.
Ainsi, alors que l’association française des intermédiaires en bancassurance proposait en août dernier de modifier le mode de calcul du taux d’usure en augmentant de deux tiers plutôt que d’un seul ou encore de mettre définitivement l’assurance emprunteur en dehors du calcul du Taeg, cette dernière n’a donc toujours pas été entendue. Mais si pour les courtiers, le compte n’y est pas, la banque centrale semble pour sa part camper sur ses positions. « L’application de la formule prévue par la loi, soit les 4/3 des taux moyens pratiqués, conduit en effet à une hausse bien proportionnée et plus marquée qu’en juin dernier. Ceci permettra de régler certaines situations plus difficiles d’accès au crédit relevées ces dernières semaines », s’est ainsi réjouie la Banque de France dans son communiqué. Le prochain ajustement du taux d’usure interviendra, quant à lui, le 1er janvier.