L’isolation par l’extérieur est une technique très efficace pour lutter contre la déperdition thermique des habitations : elle consiste à ajouter des isolants sur les parois du bien en contact avec l’extérieur, tout en préservant les surfaces habitables intérieures.
Pour rappel, les déperditions thermiques sont les pertes de chaleur que subit une habitation. Elles sont dues aux échanges entre l’intérieur et l’extérieur et aux échanges de fluide d’air. Car notre système de chauffage, quel qu’il soit, fournit des calories qui s’échappent vers l’extérieur au lieu de chauffer notre espace de vie.
Concrètement, ces déperditions thermiques s’opèrent de plusieurs manières :
- au travers des parois qui séparent l’intérieur et l’extérieur : un mur, une fenêtre, une porte… ;
- par l’intermédiaire des ponts thermiques, qui sont une interruption de l’isolant : par exemple entre deux étages au niveau du plancher, entre deux panneaux isolants, entre deux éléments de la construction, une jonction entre les murs et la toiture, une jonction entre les murs et le balcon et au niveau des prises électriques ;
- ou encore par la ventilation mécanique contrôlée (VMC) et les grilles d’aération qui assurent l’indispensable renouvellement de l’air intérieur.
D’ailleurs, selon les bâtis, les déperditions de chaleur ne s’échappent pas de la même manière. C’est pourquoi dans les immeubles collectifs par exemple, la priorité d’isolation sont les murs, alors que dans l’habitat individuel, c’est plutôt la toiture. Pour agir, il existe 3 super isolants et 3 techniques de pose par l’extérieur. Voyons leurs propriétés.
L’aérogel de Silice
L’aérogel est un matériau nanostructuré aux performances isolantes. Fabriqué à partir d’un mélange de silicate amorphe et de solvant (eau, alcool), il se transforme en gel que l’on projette aux murs grâce à une machine thermique. Après séchage, l’aérogel devient une structure poreuse aux pores très fins.
Sa qualité d’isolant mésoporeux confine l’air dans sa porosité et lui donne une conductivité thermique jusqu’à deux à trois plus faible que l’air libre. Son coefficient de conductivité thermique passe sous le seuil de 0,020 W/m.K2, contre 0,034 pour la laine de roche et 0,036 pour le polystyrène. Autrement dit, une excellente performance d’isolation thermique parmi les meilleures disponibles aujourd’hui sur le marché !
Bon point en plus : la silice étant un minéral, cet isolant n’est pas toxique.
L’isolation sous vide
On les appelle les VIP : les isolants sous vide (Vacuum Insulation Panel). Fabriqués depuis les années 1960, ce sont des panneaux d’isolant ultra-minces, composés d’une nano-poudre de silice entourés d’un film étanche et placés sous vide.
En fait, c’est tout le principe des fenêtres double-vitrage appliqué à l’isolation thermique sur l’ensemble de la maison. Le coefficient de conductivité thermique atteint une performance exceptionnelle avec 0,005 W/m.K, soit 4 fois mieux que les autres isolants. Mais pour garantir sa longévité, l’isolant sous vide ne doit être ni percé, ni troué. Pour des raisons de fragilité également, les panneaux d’isolant sous vide ne doivent pas être recoupés : il faut veiller à bien calculer la surface à isoler pour maximiser l’emploi des panneaux.
En revanche dans la pratique, le format standardisé de fabrication est limité, ce qui oblige souvent à recourir à d’autres isolants pour finir de couvrir la structure.
L’isolation opaque
Les aérogels sont déjà utilisés pour l’isolation intérieure des bâtiments. Ils sont constitués de polyuréthane organique et se présentent sous forme de plaques faciles à découper et à poser. Leur principal avantage : à performances égales, ces plaques sont de moitié moins épaisses que d’autres isolants. Pour l’isolation extérieure, des isolants aérogels existent sous forme d’enduit.
Il y a aussi d’autres formes d’isolants par l’extérieur comme le polystyrène expansé (PSE), la laine de roche ou bien l’isolation par l’extérieur par bardage. S’en suivent trois techniques de pose par l’extérieur : l’isolation collée, l’isolation calée-chevillée, l’isolation par fixation mécanique sur profilés.
L’isolation collée
Dans ce cas, l’isolant est collé sur la façade au mur existant. Si le mur est revêtu, il faut effectuer un décapage en amont. Le collage se fait par plots ou par bandes répartis sur la surface de l’isolant. En général, on utilise du polystyrène expansé pour cette technique de pose. Un profilé est apposé au bas de la structure et fixé dans le mur afin de maintenir l’ensemble de l’installation.
L’ isolation calée-chevillée
L’autre mode de fixation est le calé-chevillé. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire que le support soit droit et d’aplomb, ni sans revêtement. L’isolant choisi est calé avec des plots de colle puis bloqué avec des chevilles à expansion. Les plots de colle permettent d’atténuer les vibrations et d’absorber les défauts de planéité et les éventuels mouvements de dilatation des différentes couches. L’avantage principal de cette méthode de fixation est qu’elle est compatible avec des supports irréguliers et revêtus.
L’isolation par fixation mécanique sur profilés
Enfin, la fixation de l’isolant peut être mécanique pour la rénovation d’un logement lorsque le support est d’aplomb et revêtu. L’isolant est fixé horizontalement ou verticalement sur des rails (ou profilés), eux-mêmes fixés sur le support et recouverts de bardage. Le bardage se compose de lames, superposées ou emboîtées à la verticale, à l’horizontale ou en diagonale. Elles peuvent être en plusieurs matériaux : en bois, en PVC, en métal ou même en ardoise. Le bardage se décline en couleurs et textures variées.