Lancée en 2016, la caution « Visa pour le logement et l’emploi » a pour objectif d’accompagner les populations solvables qui ne respectent pas les critères habituels exigés par les bailleurs (CDI, taux d’effort inférieur à 33 %…). Cette garantie gratuite contre les loyers impayés répond notamment à l’évolution du marché du travail, sur lequel 87 % des embauches se font par l’intermédiaire d’un CDD, selon l’Insee. Elle prévoit, dans le parc locatif privé, le remboursement des loyers impayés sur toute la durée d’occupation du logement dans la limite de 36 mois, mais aussi des dégradations locatives (maximum 2 mois en plus du dépôt de garantie) et des procédures de recouvrement.
Face à l’impact de la crise sanitaire sur le pouvoir d’achat des ménages français, Action Logement élargissait, en juin 2021, cette caution à un nouveau public : les actifs de plus de 30 ans, quel que soit leur motif de déménagement, dont la rémunération mensuelle nette ne dépasse pas 1 500 euros, dans la limite d’un taux d’effort de 50 %.
Un rôle d’utilité sociale
Un an après cet élargissement, Jérôme Drunat, directeur général de l’Association pour l’accès aux garanties locatives (APAGL), entité du groupe Action Logement en charge des dispositifs de sécurisation locative, dresse un bilan positif. « La garantie Visale étendue a trouvé son public plus rapidement qu’on ne l’avait imaginé, preuve qu’il y avait un véritable besoin de l’élargir à d’autres salariés. Entre les mois de juin 2021 et mars 2022, 21 000 demandes de visas certifiés ont été déposées et 6 500 contrats de bail signés », explique-t-il. Depuis son lancement en 2016, la caution a permis de sécuriser près de 700 000 ménages, selon l’APAGL.
Dans un contexte de crise sanitaire, où l’accès au logement est de plus en plus complexe pour les salariés aux revenus modestes, Visale remplit plus son rôle d’utilité sociale. Pour autant, l’APAGL estime qu’il n’est pas souhaitable d’élargir davantage. « 92 % des bénéficiaires de Visale sont « hors marché ». Si on élargissait une fois de plus sa cible, on perdrait cet effet de discrimination positive », estime-t-il. Selon une étude du CREDOC, « 76 % des bailleurs usagers de Visale assouplissent leurs critères de sélection des locataires », ajoute-t-il.
« À la différence de la GLI, la caution Visale n’est pas encore un réflexe pour les professionnels de l’immobilier. » Jérôme Drunat, directeur général de l’APAGL
Une caution moins connue que la GLI
En 2022, l’APAGL souhaite donner davantage d’ampleur à Visale. « En 2021, 227 000 contrats de cautionnement ont été signés, contre 157 000 en 2020. Nous aimerions atteindre 330 000 en 2022 », explique Jérôme Drunat. Un objectif qui suppose de faire connaître le dispositif du grand public mais aussi des administrateurs de biens. Car jusqu’ici, seuls 18 % des contrats Visale ont été souscrits par leur intermédiaire. 10 000 administrateurs de biens ont fait appel à un contrat de cautionnement Visale au moins une fois depuis la mise en place du dispositif. « À la différence de la Garantie loyers impayés (GLI), la caution Visale n’est pas encore un réflexe pour les professionnels.
Peu d’entre eux pensent à mixer les différents dispositifs, certainement par habitude. Pourtant, combiner Visale avec d’autres garanties permet aux administrateurs de biens de proposer davantage de candidats aux propriétaires bailleurs, d’autant plus depuis le dernier élargissement ». Après avoir noué des partenariats avec des bailleurs comme la FNAIM, l’APAGL s’apprête désormais à lancer une campagne de communication en radio, qui s’échelonnera jusqu’en septembre.