Le marché de l’emploi immobilier s’accélère ! Si 95 % des employeurs du secteur ont des difficultés à recruter, les
candidats bénéficient d’une belle cote d’attractivité : 82 % d’entre eux affirment avoir été « chassés » lors du dernier semestre. Cette tendance devrait durer puisque 78 % des dirigeants ont l’intention d’embaucher dans les prochaines années. De fait, l’équilibre est nettement en faveur des candidats qui ont plus que jamais la possibilité de choisir leur
employeur. Pour les recruteurs, cela signifie qu’il va falloir jouer des coudes. À l’appui des chiffres de sa récente étude, Antoine Mesnard, président fondateur de Recrutimmo, identifie les principaux défi s que les acteurs immobiliers vont devoir relever.
Professionnaliser son recrutement
« Par définition, les professionnels de l’immobilier ne sont pas experts en recrutement ; ils méconnaissent les processus et les bonnes pratiques RH » prévient M. Mesnard. « Le tout premier défi qui s’impose à eux est donc de professionnaliser leur recrutement car cette compétence devient essentielle. Concrètement, leur technique de recrutement doit se rapprocher de celle qu’ils maîtrisent déjà pour l’acquisition de leurs clients : toucher, attirer, closer et fidéliser. »
Investir dans la captation de candidats
« En effet, ce n’est plus aux candidats de retenir l’attention des recruteurs mais l’inverse. Il faut donc être prêt à investir du temps et de l’argent dans la captation des candidats. Aujourd’hui, 75 % des employeurs consacrent un faible budget à leur recrutement et la moitié utilisent le bouche à oreille comme outil principal. Mais les candidats eux, effectuent leurs recherches en majorité sur les jobboards et sites professionnels payants. C’est là que l’on peut les rencontrer en se montrant ouvert aux profils variés en reconversion.
«Le recrutement doit se rapprocher de la technique d’acquisition des clients : toucher, attirer, closer et fidéliser. », Antoine Mesnard, président fondateur de Recrutimmo
Booster son image
Qui plus est, 92 % des candidats se renseignent sur une agence avant de postuler. « C’est dire l’importance de soigner son image de marque, notamment sur Internet, à commencer via une page d’entreprise. Cela implique de communiquer activement ses valeurs, ses atouts en termes d’expérience employé, d’ambiance de travail, son offre de formation et ses initiatives d’animation sociale. Les professionnels ne sont plus seulement en quête de missions gratifiantes, mais aussi d’épanouissement au travail. Il faut donc bâtir une marque employeur forte et sympathique, au risque de voir les talents partir chez les concurrents. »
Augmenter sa réactivité
Capter les candidats, c’est aussi se montrer réactif. De ce côté, les bonnes intentions des recruteurs ne sont pas toujours mises en pratique. « Les managers sont conscients qu’ils doivent se montrer plus dynamiques dans leurs échanges avec les candidats. Il est vrai que c’est un rythme soutenu à tenir mais un simple message laissé sur une boîte vocale ne suffit plus ; il faut doubler ses prises de contact par mail, par texto, sans oublier d’être souriant et enthousiaste si l’on veut être rappelé.»
Fidéliser les talents
Autre défi : la fidélisation des talents dans un secteur où le turn-over est historiquement haut. « Le recrutement ne s’arrête pas à la signature du contrat. Trop d’employeurs sous-estiment l’impact d’un beau parcours d’intégration et de progression pour que leurs recrues se projettent à long terme avec eux. Mon conseil : montrer que la personne est attendue en soignant sa trousse d’arrivée (bureau, ordinateur, carte de visite, etc) et qu’elle fait pleinement partie de l’équipe (accueil, présentation et accompagnement).»
Pérenniser les statuts
Enfin, le statut des professionnels de l’immobilier reste en débat. 49 % des recruteurs ne proposent que des statuts d’indépendants tandis que 86 % des candidats privilégient les CDI. Comment l’expliquer ? « Beaucoup d’employeurs partent du principe que leurs collaborateurs ne seront pas amenés à rester. Mais les statuts précaires leur coûtent cher et freinent le sentiment d’appartenance des employés. Il est donc temps d’adopter une démarche plus constructive, de croire pleinement à ses embauches et créer toutes les conditions de réussite de ses talents ! »