« La révolution de la rénovation énergétique est en marche », David Chouraqui

Quel bilan tirer de l’année écoulée et quelles perspectives pour le marché immobilier en 2022 ? L’analyse de David Chouraqui, DG de Crédit Agricole Services Immobiliers, en charge de Square Habitat et des services aux particuliers .

A l’instar du marché immobilier, l’année 2021 aura été une année record pour notre activité de transaction dans l’ancien. Et au vu des résultats de notre réseau Square Habitat, nous pouvons même dire aujourd’hui que nous avons surperformé en étant au-delà de la progression du marché. Force également de constater que la part investisseur est désormais de plus en plus forte, et ceci dans toutes les régions.

En termes de prix, certaines villes moyennes ont connu des rattrapages extrêmement forts avec parfois une hausse de près de 20 %. C’est par exemple le cas de Poitiers, ou encore Angers. Paradoxalement, de très grosses métropoles, comme Toulouse ou Grenoble, ont une dynamique de progression de prix finalement moins forte qu’un certain nombre de villes de repli, comme Evreux.

Bien entendu, la logique post Covid de recherche de logements dans des villes accessibles autour des métropoles n’est pas étrangère à ce phénomène de mouvement vers des villes moyennes. On constate ainsi aujourd’hui une nouvelle structuration du marché avec des demandes de plus fortes des réseaux de villes moyennes voire petites, dès lors où celles-ci sont accessibles en transport en commun, proposent des services à la personne et des établissements scolaires pour les enfants.

Un marché du neuf en progression

Sur la partie de l’immobilier neuf, nous avons également connu une demande extrêmement forte. Nous avons ainsi enregistré près de 9 000 réservations au niveau du groupe, soit une augmentation de 22 % par rapport à l’année précédente qui avait été assez difficile. Nous avons clairement été aidés par notre système de référencement de biens qui est bien structuré, sécurisé pour nos clients et qui est pour nous une véritable valeur ajoutée dans un marché complexe où le volume d’offres n’est pas suffisant.

L’administration de biens en pleine transformation digitale

Le marché de l’administration de biens n’a, quant à lui, finalement pas connu de phénomène d’évolution massive de stocks de mandats. Par contre, l’année 2021 aura été extrêmement complexe en termes de gestion, notamment en ce qui concerne la gestion des assemblées générales sur les copropriétés. Finalement, la distanciation sociale nous aura permise d’accélérer la digitalisation de la profession et la mutation digitale de nos services afin d’être en mesure de proposer à nos clients des visites virtuelles, des visites immersives avec des casques, sans oublier des solutions de signatures électroniques et la possibilité de faire des assemblées générales à distance et en visio.

La rénovation énergétique au cœur des préoccupations

Autre constat sur le marché de l’administration de biens, une demande d’accompagnement sur un secteur qui nous tient particulièrement à cœur et sur lequel nous sommes fortement mobilisés au sein du Crédit Agricole : la rénovation énergétique. Nous avons ainsi monté une équipe d’expertise dédié à ce sujet pour accompagner au mieux nos clients dans la rénovation énergétique de leur logement collectif ou individuel, depuis le diagnostic jusqu’à la réalisation des travaux. Pour la première année, nous avons ressenti une vraie sensibilisation de nos clients sur ces sujets qui restent somme toute complexes. Le monde de la rénovation énergétique rassemble en effet de multiples acteurs, avec ses diagnostiqueurs, ses experts thermiciens, ses maquis d’aides financières au niveau de l’Etat, des régions, des communes, et de nombreux dispositifs qui se marchent parfois sur les pieds…

Nombre de nos clients ont ainsi du mal à comprendre comment mettre en place un financement, trouver des artisans labellisés pour réaliser des travaux dont les résultats seront opposables ensuite dans le cadre d’une location par exemple et qui impacteront la note du DPE. Mais si clairement la loi Climat et Résilience a une incidence sur ce nouvel intérêt de nos clients pour la réalisation de travaux énergétiques, nous assistons à la naissance d’une véritable conscience citoyenne qui a aujourd’hui la volonté plus que jamais de disposer de logements sobres en terme énergétique.

Il faut dire que nous voyons dès à présent des transformations en profondeur sur le marché de la transaction liées aux incidences du DPE et de la rénovation énergétique. Nous assistons ainsi ces derniers mois à une augmentation de la vente des biens classés F ou G. Quant aux prix constatés, le classement énergétique du logement a plus que jamais une influence sur le prix de vente et ce phénomène ne devrait aller qu’en s’accentuant.

 

 

 

Categories: Tribunes
jda: