Après avoir décroché un BTS Professions immobilières au Lycée Beaussier de La Seyne-sur-Mer, Jihane a choisi de poursuivre ses études en alternance dans le cadre d’une licence Métier du droit de l’immobilier et d’un master Droit des affaires et gestion du patrimoine. Aujourd’hui, âgée de 24 ans, elle a accepté de partager avec Le Journal de L’Agence ses premiers pas dans le métier d’agent immobilier. Retour d’expérience.
Quels souvenirs gardez-vous de première agence et de votre premier mandat ?
Ma première entreprise m’avait tellement mis la pression que j’ai voulu commencer mon contrat d’alternance sans être payée. Dès les deux premières semaines, j’ai rentré deux mandats : un petit appartement et un rez-de-jardin. J’étais ravie, et mon patron également.
Comment s’est déroulée votre première vente ?
Elle a eu lieu seulement après un mois d’alternance, suite à une prospection. L’histoire est belle et j’en garde un très bon souvenir. Il s’agissait d’un petit appartement à Toulon Ouest, vendu en 2 jours à un jeune couple. Le produit était issu d’une succession : le client, inscrit dans une autre agence, n’arrivait pas à le vendre depuis déjà plusieurs mois. Malgré des honoraires, fixés par mon agence, plus élevés, j’ai réussi à vendre très vite le bien. La clé du succès ? J’ai simplement été la seule à avoir eu l’idée de vider l’appartement avant de prendre des photos. Il n’y a pas de place pour les fainéants dans ce métier !
Dès ma première année au sein de l’agence, j’ai réussi à rentrer 44 mandats que les commerciaux se chargeaient de vendre. Malheureusement, je n’avais pas encore de permis et je devais me faire déposer ou accompagner pour chaque rendez-vous. Grâce aux compétences et à l’expérience de mon maître de stage, j’ai beaucoup appris sur la transaction à cette période. J’étais toujours très à l’écoute, et je demandais conseils à tous les commerciaux en tâchant de prendre le meilleur de chacun. Puis, j’y ai ajouté ma touche personnelle car j’ai toujours aimé le monde des affaires… Je pense que négocier a toujours fait partie de mon ADN.
Racontez-nous votre plus belle surprise…
Depuis que je travaille en agence, mon plus beau cadeau a été d’avoir un patron qui m’a proposé de rester chez moi pour réviser mon examen final du master 2, sans même que je le lui demande. Il voulait que je le réussisse à tout prix. J’ai ainsi pu bénéficier de 3 semaines de révision intensive, qui étaient particulièrement bienvenues en plein Covid car nous avons reçu tous nos cours d’un coup. Dans une société où l’argent contrôle tout, j’ai été touchée de découvrir une telle part d’humanité chez quelqu’un et je ne l’oublierai jamais. C’est un réel plaisir de travailler avec un tel professionnel qui m’apprend beaucoup.
Une fois mes études terminées, j’ai pu me focaliser sur mes rentrées d’affaires, être présente toute la semaine à temps plein et suivre mes dossiers au mieux. S’il y a une visite ou une contre-visite un samedi ou un dimanche, il ne faut pas hésiter… Ce métier est une affaire de passion, et il est essentiel surtout de ne pas être dans le calcul, notamment les premières années. Le résultat n’en est que plus beau.
Quelle a été votre plus grande déception ?
J’en ai souvent, mais j’essaye de ne plus y prêter attention. Elles sont souvent en lien avec l’ingratitude des clients. Parfois, vous faites tout de A à Z et ils sont toujours insatisfaits. Je pourrais aussi être déçue des entreprises qui ne m’ont pas gardée à cause des cours en alternance, pensant qu’il faudrait trop de temps pour me former et que cela exigerait trop d’investissement pour peu de rentabilité.
Heureusement, j’ai trouvé ma place dans une agence au top, l’ambiance aussi y fait. Rien n’est jamais parfait, mais si le positif n’est pas au rendez-vous, à nous de l’apporter et de faire en sorte que tout le monde se sente bien. J’aime motiver mes collègues, les booster, cela me fait plaisir et tout le monde y trouve son compte !
Je ne m’arrête jamais face à une situation difficile, rien ne m’effraie. Si je dois faire face à une épreuve sur mon chemin, je sais que j’ai au fond de moi les armes pour l’affronter. C’est comme ça que j’avance, je relativise tous les jours.
Quelle est votre routine en arrivant à l’agence ?
Dire bonjour à tout le monde, petit café, rire de tout et de rien, ensuite travailler sans aucune pause. Je ne compte pas mes heures. Mon seul besoin est de faire chaque midi un petit footing pour couper avec les affaires.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de conseiller immobilier ?
Ce que j’aime le plus, c’est qu’aucune journée ne se ressemble. Je pars du principe que dans ce métier, chaque rencontre est une opportunité. Je ne suis jamais focalisée sur l’argent, mais sur mes résultats en rendez-vous, qu’ils soient issus de la pige ou de la prospection terrain.
Comment voyez-vous votre avenir dans la profession ?
Pour l’instant, je travaille et j’aimerais un jour être à mon compte, créer ou racheter une affaire… J’ai soif de réussir et de me prouver, ainsi qu’à mes proches, que cela n’arrive pas qu’aux autres et qu’il n’y a rien que je ne puisse faire. Apprendre, en me trompant, en tombant, mais toujours me relever. Avoir confiance en moi, et connaître ma valeur afin de pouvoir montrer aux clients qu’ils ont besoin de moi et pas l’inverse. Tout en étant toujours aux petits soins, j’instaure un climat de confiance et je leur montre ma gratitude et ma reconnaissance en les accompagnant jusqu’à la signature de l’acte authentique. Je m’occupe de tout de A à Z, mes clients peuvent clairement se reposer sur moi.
Propos recueillis par Carine Jambilloux, professeur en BTS professions immobilières au Lycée Beaussier de la Seyne-sur-Mer
Photos : Ludovic Fauquembergue, By Lucart