Ce n’est pas une nouveauté, l’image des professionnels de l’immobilier auprès des Français est mitigée. Volonté de faire du chiffre sans tenir compte des besoins des clients, honoraires jugés injustifiés, manque de transparence… les clichés ont la vie dure. Nicolas Joie le reconnaît, initialement diplômé d’histoire et de relations publiques, il a longtemps déploré l’image du secteur à la concurrence acharnée, parfois violente. Pourtant, ces doutes ne l’ont pas freiné, bien au contraire : grâce à une rencontre amicale, il a décidé de se lancer avec le projet en tête d’initier une nouvelle façon de faire de l’immobilier.
« J’ai décidé qu’il était temps de déconstruire l’image négative du secteur en changeant les pratiques professionnelles si souvent critiquées, pour faire du métier d’agent immobilier une profession utile au bien commun et responsable. Le logement est un besoin vital pour chacun, il est donc indispensable, à mon sens, d’assainir son écosystème et ses pratiques, pour les particuliers comme pour les professionnels qui y évoluent ».
Après une formation en droit, transaction et gestion immobilière, Nicolas Joie a participé à la création d’un réseau de mandataires entre Annecy et Paris, puis s’est consacré à la fondation de son agence « Joie & Frère » en janvier 2021, à Veyrier-du-lac tout près d’Annecy. Associé avec son frère chargé de l’expertise juridique, il partage avec nous sa vision et son ambition : exercer un immobilier bienveillant, engagé pour la vie durable de son territoire.
Et si on pensait un immobilier plus mesuré, plus durable ?
« Si je devais résumer la démarche et l’esprit de Joie & Frère, je dirai que je me suis adossé aux trois piliers du développement durable : l’économique, le social et l’environnemental » présente Nicolas Joie. « D’une part, d’un point de vue économique, je prends soin de réfléchir à la façon dont notre agence crée des richesses. Pour ce faire, j’ai choisi de privilégier la qualité des dossiers à leur quantité : nous nous impliquons sur une dizaine de mandats exclusifs par an et par agent, ce qui est selon moi le juste équilibre pour garantir une grande qualité de services, le succès des ventes, et assurer notre rentabilité ». « D’autre part, pour l’aspect social, j’ai fait le choix de proposer à mes coéquipiers le statut salarié, plus confortable et moins précaire. Ainsi, on évite l’anxiété et la concurrence parfois délétères qui seraient liées à l’obtention des commissions, et j’encourage plutôt la mutualisation des intérêts de l’équipe. Ainsi, plutôt que la concurrence interne liée à l’obtention des commissions, je favorise la mutualisation des intérêts de l’équipe, les salariés percevant des primes sur notre chiffre global » poursuit le fondateur.
Concernant le pilier environnemental, l’agence Joie & Frère fait la part belle aux logements anciens, voire historiques, afin de préserver l’identité architecturale savoyarde. Et s’il peut lui arriver de travailler sur du neuf, elle le fait toujours en association avec des constructeurs et promoteurs dotés de qualités écologiques.
Une agence investie dans la vie des Annéciens
Pour la prospection aussi, Nicolas Joie a décidé d’associer le réseautage à l’utilité collective. En effet, chez Joie & Frère, les trois collaborateurs sont encouragés à accorder une demi-journée par semaine au bénévolat ; l’idée est de faire une prospection douce tout en prenant du plaisir. « C’est une belle façon de réinventer la prospection traditionnelle : nous pouvons ainsi rencontrer de nouvelles personnes qui partagent nos valeurs, tout en donnant de notre temps auprès d’un organisme local. Si par chance, certaines sont porteuses d’un projet immobilier, c’est formidable ! Sinon, notre temps ne sera pas perdu » se réjouit l’entrepreneur engagé. « C’est une prospection qui s’inscrit dans le temps et qui nous permet d’approcher différemment les habitants de notre région. Ils apprécient notre démarche sincère et inédite, un lien particulier se crée avec eux ».
Désireuse de soutenir le tissu social annécien, l’agence a également célébré son premier partenariat en novembre 2021 avec le Repair Café, un atelier consacré à la réparation d’objets du quotidien. L’objectif : soutenir humainement — par une présence bénévole — et financièrement ce nouveau lieu destiné à la rencontre des genres et des générations locales.
D’autres projets pour l’avenir ? « J’aimerais que l’immobilier puisse entrer en meilleure osmose avec la société, qu’il crée un cercle vertueux en faisant plus d’heureux, du côté des clients comme des professionnels ! Si nous travaillons tous en bonne conscience, je suis convaincu que ce modèle peut fonctionner et s’inscrire dans la durée » conclut Nicolas Joie.