Halte aux passoires thermiques ! Tel est l’objectif du gouvernement qui se prépare à interdire la location des logements les plus énergivores d’ici 2028. Une forte incitation pour les propriétaires à rénover leurs biens mal isolés. Et pour cause, la rénovation thermique des bâtiments réunit à elle seule plusieurs enjeux essentiels liés à l’environnement, au pouvoir d’achat des ménages, à l’économie, à la santé et à la qualité de vie des foyers.
Mais à cet égard, tous les logements ne sont pas égaux et la technique se complique. Précédemment, nous avions en effet mis en évidence le lien étroit entre architecture et thermique afin de mieux repérer les biens mal isolés (Journal de l’Agence n°68 de décembre 2020). Aujourd’hui, intéressons-nous à la rénovation thermique des bâtis anciens, c’est-à-dire ceux construits avant les années 50 et constitués de matériaux naturels.
Les spécificités des bâtis anciens
La thermique du bâti ancien diffère grandement de celle des constructions récentes. La grande propriété thermique des murs anciens est leur inertie : ils gardent longtemps la chaleur ou la fraîcheur ressentie, on dit qu’ils sont « respirants ». En pratique, ce type de bâti consomme beaucoup moins. On lui attribue les spécificités suivantes :
- une diversité de matériaux et de mises en œuvre ;
- une perméabilité à l’air très élevée ;
- un confort d’été plutôt bon, variable en fonction des murs anciens ;
- une sensibilité à l’humidité plutôt élevée, variable également en fonction des murs.
Pour une rénovation thermique efficace, mieux vaut donc capitaliser sur ces points forts pour améliorer les points faibles.
Isolation par l’extérieur ou par l’intérieur ?
Ainsi, l’une des questions primordiales est de savoir quel type d’isolation sera choisi : par l’intérieur, par l’extérieur ou répartie. En voici les avantages et les inconvénients.
Notre recommandation : privilégier des produits respirants, capables de gérer les échanges de vapeur d’eau et de rester stables à l’humidité . Le complexe isolant doit présenter de bonnes qualités d’inertie pour le confort d’été , comme c’est le cas de la laine de bois. Tout jointoiement avec des matériaux à caractère hydrofuge est à bannir.
Lutter contre les parois froides
La sensation de paroi froide est également un facteur important. À l’intérieur d’un logement, la température ressentie est la moyenne de la température de l’air et celle de la surface des parois. Aussi, des sols ou des fenêtres mal isolés peuvent générer des températures de surface très faibles et produire un rayonnement désagréable, poussant les occupants à augmenter les températures de consigne pour améliorer leur confort. Cela entraîne une surconsommation énergétique.
Il est possible de limiter cet effet en choisissant des matériaux ayant une faible effusivité (tapis, parquets de bois…). Pour les sols, les panneaux isolants en polyuréthane sont également une bonne option. Pour les murs en pierres apparentes à l’intérieur, on recommande un enduit de type chaux/chanvre.
Eviter la climatisation grâce aux toits froids
Enfi n, les toitures de nos maisons impactent aussi la thermique des bâtiments. Peindre son toit en blanc est une pratique très répandue qui permet de refroidir l’intérieur des habitations, grâce à l’effet du blanc qui rejette les rayons du soleil et combat la concentration de chaleur. Une technique simple, qui peut permettre d’abaisser la température extérieure d’un bâti de 30 °C et de 5 °C environ à l’intérieur. Résultat : on pourrait donc diminuer l’utilisation de climatisation de 40 %.