Malgré la hausse continue des prix de l’immobilier, les Français peuvent acheter en 2021 plus grand qu’il y a 50 ans. Ainsi, le pouvoir d’achat immobilier des Français se maintient depuis 2017 à des niveaux supérieurs à 60 m2 pour un revenu disponible médian des ménages équivalent à 2 525 € aujourd’hui. Soit un pouvoir d’achat immobilier avec le niveau le plus élevé de la Ve République. « Cette situation s’explique par un environnement des taux d’emprunt immobilier à des niveaux historiquement bas depuis quelques années (inférieur à 2 % depuis 2017). Ce qui a suffi pour neutraliser la hausse de prix (+ 14,5 %) plus importante que celle de revenus (+ 11,2 %) pendant la période », explique Barbara Castillo Rico, Responsable des études économiques chez Meilleurs Agents. A contrario, 1982 a enregistré le pire record pour le pouvoir d’achat des ménages français puisque cette année-là, il atteint son plus bas niveau de la Ve République avec seulement 24 m2. La conséquence des 2 chocs pétroliers et de la forte inflation qui en a découlé et un taux d’intérêt à 18 %. A noter également que pendant la 2e partie des années 80, les prix vont augmenter de 60 % en 8 ans.
L’euphorie immobilière des années 90
Dans les années 90, la situation s’inverse. Les revenus augmentent plus fortement que les prix, qui restent stables, avec 16 % contre 1 %. Quant aux taux d’emprunt, ils continuent de diminuer : 9,3 % en 1993 jusqu’à 5,2 % en 1999. Les ménages français vont ainsi gagner pas moins de 23 m2 et atteindre 64 m2 de pouvoir d’achat immobilier. Une situation qui ne va cependant pas durer face à la flambée de l’immobilier dans les années 2000, qui sera elle-même stoppée par la crise des subprimes. En 2008, l’Europe est ainsi touchée par la crise financière initiée aux États-Unis résultant du financement immobilier généralisé aux ménages les moins solvables. Cette crise va freiner la forte augmentation de l’indice des prix de l’immobilier en France, qui perd -7,2 % en 1 an avec un volume de transactions annuel particulièrement bas qui frôle les 500 000 transactions en 2009. Un chiffre bien loin des plus d’1,2 millions de transactions atteints en 2021.