« Si le secteur a subi de plein fouet la crise sanitaire, il n’en reste pas moins qu’il a fait preuve d’une grande résilience et que les perspectives aujourd’hui apparaissent excellentes », explique Antoine Mesnard, président de Recrutimmo. Au printemps 2021, 79 % des dirigeants immobiliers se déclaraient ainsi optimistes sur les perspectives économiques de leur secteur à 12 mois, contre 54 % à l’automne 2020. Après quelques mois difficiles, le moral des entreprises du secteur immobilier se renforcent, et ces dernières cherchent désormais à accélérer leur recrutement, générant des besoins en ressources humaines et de nouvelles opportunités de carrière.
Des indicateurs de recrutement au vert
Si le marché de l’emploi est dynamique – 87 % des indicateurs du secteur indiquent ainsi recruter au moins un candidat par an -, il est également sous tension. 95 % des recruteurs rencontrent des difficultés à recruter et 82 % des candidats affirment même avoir été contactés par d’autres employeurs dans les 6 derniers mois. Et cette bonne santé de l’emploi immobilier devrait perdurer puisque 78 % des dirigeants déclarent avoir l’intention de recruter de nouveaux collaborateurs dans les 3 prochaines années. Sur le podium des métiers les plus recherchés, on retrouve ainsi en tête les négociateurs immobiliers, suivis des gestionnaires immobiliers et property managers, puis des gestionnaires de copropriété.
Dans ce marché où la demande est supérieure à l’offre, les employeurs du secteur immobilier sont en conséquence de plus en plus friands de candidats en reconversion professionnelle et font preuve d’une ouverture d’esprit quant aux compétences qu’ils attendent des candidats. Seuls 7 % des entreprises indiquent ainsi rechercher un diplôme spécifique pour travailler dans l’immobilier. Lors de la lecture d’un CV, 77 % des recruteurs se concentrent sur l’expérience professionnelle et les soft skills. Cette ouverture se confirme dans la réalité puisque 80 % des candidats déclarent avoir eu une expérience en dehors de l’immobilier avant de changer de secteur.
Les nouvelles attentes des candidats
La crise sanitaire a marqué significativement les attentes des collaborateurs de l’immobilier. 86 % privilégient ainsi un CDI plutôt qu’un statut d’indépendant. Les raisons avancées par ces candidats sont avant tout liées à la sécurité de l’emploi, pour 57 % des répondants, et l’absence de rémunération fixe pour 40 % d’entre eux. A noter également qu’avec 20 % des répondants qui la mentionnent, la peur de l’isolement professionnel apparaît aussi comme significative. Force est de constater le véritable écart qui existe avec les motivations des employeurs qui sont 49 % à ne proposer que des statuts d’indépendants. Les raisons invoquées par les entreprises ? Pour 62 %, l’autonomie des candidats ; 53 %, le maintien des équipes motivées et pour 47 %, le coût du salariat.
Pourtant, contrairement aux apparences, la rémunération est loin d’être la motivation principale des candidats. Moins d’un candidat sur deux la cite ainsi comme essentielles. L’équilibre vie professionnelle / vie privée (42 %), la quête de sens (36 %) et l’ambiance au travail (32 %) sont des critères tout aussi importants aux yeux des candidats.
Pour faire face à la tension actuelle du secteur immobilier en matière de ressources humaines, les employeurs s’adaptent. Ils cherchent à fidéliser leurs salariés et à attirer de nouveaux candidats. Dans cette optique, 55 % mettent en place des mesures destinées à développer l’ambiance de travail, telles que des afterworks ou des voyages pour consolider leur équipe et 38 % pour améliorer l’environnement de travail des collaborateurs. Une posture qui semble cette fois-ci en phase avec les attentes des candidats.
CP Etude Recrutimmo – L’emploi immobilier, tout sauf immobile. Vent en poupe et statistiques de recrutement qui explosentEtude Recrutimmo 2021 – L’emploi immobilier en pleine mutation