Les primo-accédants se montrent-ils présents sur le marché ?
Oui, les intentions d’achat des primo-accédants sont fortes. Un tiers des moins de 35 ans déclarent avoir un projet d’acquérir un logement dans les 12 prochains mois, selon une étude menée par Drimki et BVA. C’est une part très élevée. Nous restons toutefois prudents car l’attitude des banques combinée à la possible croissance des taux de crédits pourraient freiner leurs intentions. Rappelons qu’en France, le prix moyen d’acquisition est de 230 000 euros et que les banques privilégient les jeunes acquéreurs qui justifient d’un apport compris entre 10 et 15 % du prix du bien. C’est une approche qui écarte un bon nombre de primo-accédants. Selon la Centrale de Financement, ces derniers représentent 50 % des dossiers traités par les banques, mais seulement 30 % des signatures.
La crise sanitaire a-t-elle modifié les attentes des Français en matière de logement ?
59 % des Français qui avaient un projet immobilier le réorientent suite à la crise, d’après l’étude que nous avons menée avec l’IFOP*. Ce changement porte sur le lieu, la caractéristique du bien (jardin, bureau…) ou la surface. Les zones périurbaines et les communes rurales remportent un franc succès depuis le début de la crise : 8 répondants sur 10 les plébiscitent. Si le cadre environnemental du logement est prépondérant, la performance énergétique le devient tout autant. Avec l’entrée en vigueur du DPE 3, une question se pose : les Français sont-ils prêts à mettre la main au portefeuille pour rénover leur logement lorsqu’il est considéré comme « passoire énergétique » ? Aujourd’hui, la réponse est non. Et pourtant, ils pourraient, à terme, se retrouver dans l’incapacité d’augmenter leur loyer ou même de le louer.
L’exode des citadins vers les campagnes, dont on a beaucoup parlé ces derniers mois, a-t-il véritablement eu lieu ?
Non, le grand exode urbain n’a pas eu lieu. Ce qui ressort de notre étude, c’est que 46 % des porteurs de projets souhaitent en priorité habiter dans un environnement plus sain et moins pollué. C’est un critère qui est cité par la plupart des générations d’acquéreurs. 87 % des personnes interrogées estiment d’ailleurs que le niveau de pollution de l’air est important dans le cadre d’un achat immobilier. 91 % citent la présence d’espaces verts. Pour autant, on ne constate pas de ruée vers les campagnes. Les porteurs de projets sont davantage intéressés par les villes moyennes, depuis lesquelles ils souhaitent pratiquer le télétravail. Les Millenials investissent beaucoup en périphérie des grandes villes, par exemple.
Comment le réseau Optimhome traverse-t-il la crise sanitaire ?
Tous nos conseillers immobiliers ne vivent pas la crise du Covid-19 de la même façon. Les plus expérimentés ont, certes, peu de mandats mais ils les sortent avec beaucoup de rapidité. Pour ceux qui sont en poste depuis moins de 36 mois et qui représentent environ la moitié de notre effectif, la situation est plus compliquée. Mais d’une manière générale, notre modèle digital permet à nos conseillers de continuer à travailler dans de bonnes conditions. Ils étaient familiers des outils numériques et pratiquaient déjà leur activité depuis leur domicile avant la crise. Les confinements successifs n’ont donc pas chamboulé leurs habitudes de travail. C’est moins le cas des professionnels travaillant dans des agences physiques, dont le modèle est forcément moins résilient à la crise.
Quels nouveaux outils digitaux allez-vous proposer à vos conseillers ?
Nous allons « recustomiser » notre web agency afin de donner à nos conseillers plus de liberté quant à l’élaboration de leur site web vitrine. En plus de leur fournir des maquettes pré-définies, nous allons leur permettre d’agencer différents blocs pour confectionner un site web à leur goût, tout en respectant la charte graphique du réseau. Nous lancerons également un service dédié au référencement web qui permettra à nos conseillers d’avoir une visibilité individuelle et collective. C’est d’autant plus important que cette dimension collective prend chaque année un peu plus de place : à l’échelle d’un territoire, nos conseillers partagent leur rémunération et recrutent ensemble. Enfin, nous allons revoir nos parcours de formation et les panacher davantage entre présentiel et distanciel.
Quel premier bilan vos conseillers tirent-ils de l’année 2021 ?
L’année 2021 est jusqu’ici en dent de scie avec des coups de freins brutaux suivis d’accélérations phénoménales. Nous constatons déjà un phénomène de rattrapage par rapport à 2020 : au cours du premier semestre, nous avons enregistré une progression de 40 % de nos volumes de ventes. Sur l’année entière, elle devrait être de l’ordre de 15 à 20 %. On prévoit, en 2021, un volume de transactions qui dépassera le million, pour la 3e année consécutive. Ce qui est rassurant, c’est que pour 55 % des Français, la perception du contexte politique et économique est favorable à l’achat d’un bien, selon notre étude. C’est 10 points de plus qu’en mai 2020. La pierre reste donc une valeur refuge : il y a un fort appétit des Français de sécuriser leurs investissements dans l’immobilier.
8e vague de l’étude IFOP pour Optimhome, menée en mai 2021 auprès de 1502 personnes représentatives de la population française.