Les diligences en vue de vérifier la solvabilité du candidat acquéreur intervenues après la signature du compromis ne sont pas de nature à l’exonérer de sa responsabilité.
Si le bien a été immobilisé durant 3 mois de ce fait, il n’en reste pas moins que l’immeuble était déjà en vente depuis plusieurs mois et l’était toujours plusieurs mois plus tard.
La preuve d’un préjudice directement lié à l’immobilisation du bien n’est donc pas caractérisée.
En outre, le fait de se prévaloir de l’immobilisation et en même temps de la perte de chance de se faire payer la clause pénale, correspond à une double indemnisation d’un même dommage.
Le préjudice du vendeur s’analyse donc en une perte de chance de ne pas contracter avec le candidat acquéreur présenté.
Pour évaluer la perte de chance, il y a lieu de tenir compte du fait que le vendeur avait pris le risque de formuler une offre d’achat sur un bien sans l’assortir d’une condition suspensive liée à la vente de son propre bien.
De plus, malgré l’information sur le risque d’insolvabilité du candidat acquéreur, le mandant a fait le choix de ne pas renoncer à l’opération.
Ce chef de préjudice sera réparé à hauteur de 5000 euros.
Cour d’appel, Douai, 1re chambre, 1re section, 1 Avril 2021 n°19/01359