JDA : Comment les agents immobiliers abordent-ils 2021 ?
François Moerlen : 2021 marque un tournant dans le business model des agences immobilières qui se tournent vers la diversification de leur activité pour poursuivre leur développement dans un marché hyper concurrentiel. Les agences changent de modèle. Elles répondent à tous les besoins de logement, en vente comme en location. Il n’y a plus de frontière entre les activités, car le consommateur ne fait pas la différence entre un transactionnaire et un gestionnaire. Quand il s’adresse à une agence immobilière, c’est pour trouver un logement.
JDA : Comment les agences s’organisent-elles pour élargir leur offre de services ?
F. M. : Nous sommes dans l’époque de l’agilité et de l’expertise. La solution consiste à externaliser le service auprès d’un partenaire fiable, qui apporte un service directement opérationnel, délivré par des experts. C’est ce que nous mettons à disposition de nos agences pour la location et la gestion. Cela permet d’éviter de lourds investissements et de garantir la rentabilité sur une activité secondaire à la transaction.
JDA : Concrètement, quels sont les atouts de la gestion locative ?
F. M. : Ils sont considérables. Une agence immobilière classique capte en moyenne 25 propriétaires en gestion par an. Cela garantit, au bout de trois ans, un volume de 75 locations, soit environ 75 000 euros d’honoraires de location, auxquels s’ajoute la réversion sur les honoraires de gestion. Faire de la gestion locative, c’est aussi la garantie de capter des mandats exclusifs de vente, en fidélisant les bailleurs gérés.
JDA : La digitalisation du dossier locataire facilite-t-elle vraiment le travail de l’agence ?
F. M. : Oui, nous avons fait ce choix, car il faut transformer l’expérience utilisateur des locataires. Les clients demandent plus de simplicité et de rigueur pour accéder à un logement. Notre plateforme collaborative digitalise entièrement les échanges de justificatifs, jusqu’à la signature électronique du bail. C’est au travers de ces outils que nous nous différencions du marché du particulier.
JDA : Il reste donc un fort potentiel de développement sur la gestion ?
F. M. : Oui, et ce potentiel est énorme. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’à la différence des activités de transaction ou de syndic, la gestion reste un marché majoritairement non intermédié. Qu’il s’agisse des plateformes, des sociétés low cost, des notaires ou des huissiers, de nombreux acteurs sont en train de s’organiser d’ores et déjà pour capter ce marché et prendre leur part du gâteau. Les agents immobiliers doivent en être. Ils doivent se saisir dès maintenant au plus vite de l’opportunité de se positionner en acteur de la gestion.