La Fédération nationale de l’immobilier, qui alertait depuis plusieurs mois les pouvoirs publics du danger que représentaient ces règles pour le marché immobilier salue l’inflexion du HCSF.
Un assouplissement nécessaire…
À l’issue de la réunion du HCSF ce matin, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire a annoncé plusieurs inflexions dans les recommandations adressées par l’institution aux banques.
Ainsi :
- le taux d’effort (c’est-à-dire la part des mensualités par rapport aux revenus du ménage) maximal recommandé est relevé à 35% (contre 33% jusqu’à aujourd’hui) ;
- la durée maximale des prêts est allongée de 2 ans, à 27 ans, pour certaines opérations ;
- le taux de flexibilité accordé aux banques (c’est-à-dire la part de crédit qui est autorisée à sortir de ce cadre) passe de 15 % à 20 % et sera davantage ciblée sur la primo-accession.
… pour ne pas bloquer le marché
« Cela va dans le bon sens : puisque ces ajustements sont opérationnels. D’une part, et ce n’est pas le moindre des symboles, on sort du dogme d’un immobilier qui ne serait pas finançable au-delà de 25 ans. D’autre part : la rehausse du taux d’effort, même s’il aurait pu être placé encore un peu plus haut, avantage les investisseurs, ce qui est une bonne nouvelle : nous avons besoin d’investisseurs en logement. Enfin, l’ajustement du taux de flexibilité sera un instrument de souplesse pour les emprunteurs : on évitera ainsi une objectivation pure des dossiers, analysant la qualité intrinsèque de l’emprunteur et, in fine, le financement pourra mieux accompagner les marchés en difficulté », réagit Jean-Marc TORROLLION, le Président de la FNAIM.
La FNAIM relève que les règles qui avaient été édictées faisaient peser un risque énorme sur le marché immobilier, excluant notamment les primo-accédants de l’accès à la propriété. « Cette inflexion était indispensable pour ne pas prendre le risque de bloquer la machine et rendre l’accès à la propriété inégalitaire. Elle était aussi nécessaire pour ne pas retarder le financement des travaux de rénovation énergétique, un chantier indispensable pour l’environnement comme pour la relance de l’économie » ajoute Jean-Marc TORROLLION.
Contribuer à la relance
La FNAIM, consciente de l’effort nécessaire pour relancer l’économie à la suite de la crise sanitaire avait alerté sur le risque que faisait peser ces règles. « L’activité immobilière s’élève à 337 milliards d’euros (total des dépenses en capital – logements neufs et existants, gros travaux). La filière dans son ensemble représente environ 2,5 millions d’emplois, non-délocalisables. » rappelle Jean-Marc TORROLLION qui poursuit : « Le rebond économique passera notamment par l’immobilier, l’ensemble de la profession est prête à jouer pleinement son rôle : aux pouvoirs publics de nous y aider ».