L’activité du recrutement pour l’immobilier ne s’est pas stoppée durant le confinement mais a plutôt été ralentie dans son ensemble : dans l’attente de connaître une date possible de reprise pour les agences immobilières. Les postes à pourvoir n’ont pas été remis en cause pour la grande majorité d’entre eux et la poursuite de l’activité a pu se mettre en place grâce à la généralisation de la visioconférence: que nous utilisions déjà lors des distances importantes avec nos clients et candidats.
Cette période particulière a finalement permis à bon nombre de professionnels de l’immobilier de se remettre largement en question. Pouvoir se recentrer sur soi et les membres de son foyer, revoir ses objectifs, choix et aspirations professionnelles. Mais aussi prendre le temps de la réflexion sur ce qu’est la définition d’une vie idéale dans un juste équilibre: parfois difficile à concilier entre vie pro et personnelle. Durant cette période de confinement nous avons pu constater fréquemment des changements assez radicaux, voire inhabituels dans les intentions des candidats de l’immobilier.
Les intentions des managers, responsables ou directeurs
Ceux ayant pour fonctions celles de manager, responsable ou directeur en règle générale particulièrement convoitées et souvent méritées par le biais d’un travail soutenu durant plusieurs années eenvisagent pour certains de mettre un terme définitif à l’immobilier, au profit d’une reconversion dans un autre domaine d’activité. La perspective et l’envie de retrouver le quotidien “d’avant” ne sont plus réellement présentes, même si cela revient à perdre une situation confortable.
Ce constat reste d’autant plus surprenant que ces candidats, cette perspective de reconversion restait absolument impensable avant et même lorsque le 1er jour du confinement fut décrété ! D’autres envisagent de quitter l’immobilier par crainte d’une éventuelle reprise insuffisante du marché, qui était déjà fragile pour certains acteurs durant “l’avant Covid”. En effet, la concurrence jusqu’alors saturée et plus particulièrement à Paris: avait engendré une perte de vitesse importante pour certaines agences. La mise en arrêt total de l’immobilier, liée au confinement, semble vécue par ceux déjà fragilisés comme la goutte d’eau faisant déborder le vase !
Les intentions des indépendants
Les indépendants, que ce soit en agence ou en réseau de mandataires n’exclut pas, d’envisager de changer de poste dans les prochains mois si l’activité devenait plus faible qu’avant. Il privilégieraient alors un statut salarié sans rester nécessairement dans l’immobilier. Ce schéma finalement assez courant s’amplifie de façon naturelle à la suite de la période d’incertitude que nous venons de vivre et qui demeure encore. Avec ou sans crise: l’entreprenariat, adossé à l’immobilier n’est pas fait pour tous, plus particulièrement dans la durée!
Les intentions des salariés
A l’inverse les salariés, qui sont dans une dimension plus sécuritaire font preuve pour la plupart d’un regain d’énergie et de motivation, se disant avoir été durant le confinement: “comme des lions en cage”. Certains envisagent de se lancer en indépendant, voire ouvrir leur propre agence immobilière. Ils y voient pour la plupart l’opportunité d’exploiter des idées nouvelles dans une perspective de marché qui pourrait évoluer à terme: avec les attentes clients qui iront avec. Nous partageons l’idée que ceux faisant particulièrement preuve d’audace, de sang-froid et d’imagination, adossé avec une bonne expérience dans l’immobilier et de bons résultats réguliers: peuvent tout à fait tirer leur épingle du jeu dans un tel contexte. Des parts de marché jusqu’alors importantes et majoritaires pour certains acteurs peuvent se perdre à terme si de profonds changements interviennent et que ce mêmes agences n’arrivent pas à répondre efficacement à une nouvelle demande.
Turn over élevé jusqu’en septembre
Pour conclure sur le recrutement en cette issue de confinement : certains candidats de l’immobilier aspirent à un nouveau mode de vie, voire une reconversion, quand d’autres voient leur motivation s’accentuer fortement et de manière significative à l’idée d’entrer dans un marché qui sera sans doute différent. De fait, un turn over plus fort qu’habituellement pour le secteur de l’immobilier reste probable pour les temps à venir. Ceci à compter des prochaines semaines et au moins jusqu’en septembre. Il faut aussi tenir compte des négociateurs qui vont être confrontés, malgré eux, à une cessation d’activité d’agence dans laquelle ils travaillent. Tous ces aspects restent finalement une opportunité de recrutement non négligeable pour les agences immobilières les plus solides, novatrices ou pérennes dans le temps: qui tireront sans doute profit de cette crise à terme en suscitant davantage l’intérêt des meilleurs candidats de l’immobilier.