Après une année 2019 très dynamique, tous les indicateurs au vert laissaient présager de belles perspectives pour le secteur immobilier en 2020. C’était sans compter l’annonce du confinement. Depuis mi-mars les réactions sont contrastées, certains agents ont opté pour une fermeture jusqu’à nouvel ordre, d’autres tentent d’assurer une continuité d’activité et de rester au contact des clients notamment grâce aux outils numériques.
Impact du Covid-19 : assurer le maintien de l’activité… dans le brouillard
Si plus d’1 agent immobilier sur 2 (53%) fait part de ses craintes concernant sa capacité à rebondir, force est de constater que l’appartenance à un réseau est perçue comme un facteur de soutien et de protection supplémentaire face aux aléas de marché : 61% des agences indépendantes se déclarent inquiètes quant à leurs perspectives de développement et au maintien des emplois au sein de leur structure, contre 46% pour les franchisées. Une situation qui s’explique par la capacité des grandes têtes de réseaux à se mobiliser pour pérenniser les intérêts de leurs adhérents à l’image d’ORPI, par exemple, qui vient d’annoncer la création d’un fonds de solidarité de 10 millions d’euros.
En manque de visibilité sur l’évolution de la situation économique, les agents immobiliers se montrent prudents et relativement attentistes face aux évènements : également optimistes et pessimistes (42%) sur les perspectives économiques d’une façon générale et le marché immobilier en particulier, ils sont par ailleurs 16% à ne pouvoir se prononcer sur la question. Là encore, les franchisés se distinguent par leur lecture plus positive de la situation (47%), quand les indépendants se montrent eux davantage alarmistes (48%).
A l’écoute des signaux du marché, la profession prépare la reprise
Selon de récentes études, plus de la moitié des acheteurs comptent reprendre leurs recherches dès la fin du confinement*, pourtant les agents immobiliers semblent divisés concernant l’impact de la crise sur la confiance des acheteurs/vendeurs, 46% d’entre-eux anticipant un durcissement du marché. De même, alors qu’1 futur acheteur sur 2 table sur une baisse progressive des prix*, la profession s’inquiète de leur stabilité à 45%.
Parmi les grandes préoccupations soulevées par les professionnels, la réaction du marché bancaire occupe une place prépondérante : 70% des agents immobiliers sont inquiets de l’impact de la crise sur les conditions d’accès des Français au crédit immobilier et la remontée des taux immobiliers questionne plus d’1 agent immobilier sur 3 (39%).
Malgré les difficultés occasionnées par la crise actuelle, les agents immobiliers restent mobilisés et préparent « l’après » : 96% rappellent leurs clients pour assurer le suivi des dossiers, 83% rattrapent leur retard sur des dossiers administratifs, 78% réactualisent leur base de données, 61% rappellent d’anciens clients pour prendre des nouvelles et 48% se penchent sur l’analyse des canaux ayant généré le plus de ventes au sein de leur agence.
« Le marché de l’immobilier vit une situation sans précédent et il est encore impossible de mesurer avec précision l’impact de la crise sanitaire. De nombreuses incertitudes pèsent sur le moral des agents immobiliers qui s’inquiètent pour la survie de leurs agences et le maintien des emplois », observe Jean-David Lépineux, fondateur d’Opinion System. « Pour autant, dans ce contexte exceptionnel, assurer la continuité de l’activité est l’une de leurs priorités et ils sont une grande majorité à s’être organisés pour poursuivre une partie de leur mission auprès de leurs clients, grâce aux outils numériques notamment. Très attentive à l’impact psychologique du Coronavirus sur le comportement des vendeurs et des acheteurs, et au-delà sur celui des établissements bancaires, la profession reste mobilisée pour s’assurer les meilleures conditions de la reprise ».