La loi Alur de 2014, et son décret d’application de 2016, imposent 14 heures de formation par an aux professionnels de l’immobilier. Ils doivent justifier de cette formation lorsqu’ils souhaitent renouveler leur carte professionnelle. Cette obligation a été perçue comme un très fort potentiel de croissance par les organismes de formation. La formation en ligne est vite apparue comme l’outil idéal pour y répondre tant par son coût compétitif que par la possibilité de former rapidement un très grand nombre de personnes. Les formateurs traditionnels, mais aussi de nouveaux acteurs, ont alors réalisé et mis sur le marché des formations de type Mooc (Massive Open Online Course) ou digital learning.
Le démarrage n’a pas été aussi rapide que certains l’avaient anticipé. D’une part, les professionnels n’ont pas immédiatement intégré l’obligation de formation et les conséquences de ne pas s’y soumettre. La formation immobilière n’a pas connu, semble-t-il, de croissance exponentielle. D’autre part, le phénomène Mooc, après une première phase d’enthousiasme, a traversé une période de déception qui a laissé de nombreux professionnels dubitatifs.
Mais aujourd’hui, le digital learning fait la preuve de son efficacité et a retrouvé toute sa crédibilité. Les défauts de lancement sont derrière nous, les plates-formes ont réglé leurs mises au point. Dans tous les secteurs, la formation en ligne s’impose comme un outil majeur de formation des équipes. De leur côté, les plus grandes institutions universitaires mondiales ont un catalogue de Mooc qu’elles s’efforcent de compléter rapidement et de mettre à jour. Le point sur l’e-learning et les offres pour l’immobilier.
Formation en ligne : les points forts
Des tarifs compétitifs
La formation en présentiel a un coût élevé, souvent proche de 600 euros par jour auxquels il faut ajouter les frais de déplacement, d’hébergement et de restauration. Et pendant cette journée, les collaborateurs ne sont pas opérationnels. Même si ces dépenses peuvent être en partie prises en charge par l’Agefos-PME, elles restent un obstacle à la formation, notamment des collaborateurs. Face à cela, les formations en ligne affichent des tarifs très compétitifs. Par exemple, la formation proposée par Make U Learn, qui nous semble la moins chère de celles que nous avons analysées, permet d’obtenir un certifi cat de 14 heures de formation tamponné par l’Imsi (Institut de management des services immobiliers) pour 100 euros HT. L’explication est simple : le coût d’une formation en ligne est amorti sur des centaines, voire des milliers d’apprenants. En conséquence, le tarif unitaire peut être bas tout en dégageant une marge pour la société de formation.
Des modalités adaptées aux pratiques professionnelles
Où je veux, quand je veux, comme je veux ! Les apprenants peuvent suivre leur formation sur leur smartphone ou leur tablette, entre deux rendez-vous, pendant des temps morts, dans les transports, chez eux, et à leur rythme, par tranches de quelques minutes ou y consacrer plusieurs heures en une fois.
Cette grande souplesse correspond bien aux attentes d’aujourd’hui et surtout permet de préserver totalement l’efficacité professionnelle. Ce point est particulièrement apprécié des collaborateurs commerciaux et de leurs employeurs.
Les contenus des formations en ligne
Le contenu de l’e-learning est riche et offre des outils pédagogiques performants et motivants. En temps passé, l’essentiel de la formation est composé de vidéos des formateurs, scénarisées, écrites et tournées dans le but d’être plus directes, mieux articulées et plus impactantes que les traditionnelles. Elles sont enrichies de visuels, d’exemples et de vidéos d’autres sachants ou de témoignages de pairs qui crédibilisent le discours. Elles sont enfin l’opportunité d’offrir à tous l’exposé d’un expert du sujet traité, et non d’un formateur lambda. Grâce à des quizz ou des tests, l’apprenant peut vérifi er les connaissances acquises. L’accès à des textes de référence lui permet d’aller plus loin dans la maîtrise du sujet. En outre, la motivation des apprenants peut être relancée par des messages d’alerte lui rappelant son avancement.
De même, l’engagement peut être stimulé avec des techniques de dynamique de groupe. Enfin, les plateformes sont aujourd’hui toutes collaboratives : des espaces d’échanges, des groupes de discussions permettent de poursuivre l’expérience d’apprentissage entre pairs, et avec les experts.
L’origine du phénomène MOOC
Le premier Mooc – Massive Open Online Course (cours en ligne, gratuit et massif) – a été créé au Canada en 2008, mais c’est le Mooc de l’université américaine de Stanford sur l’intelligence artificielle qui, avec ses 160 000 inscrits, a lancé le mouvement. Non seulement, ce nombre dépassait celui des diplômés de Stanford depuis sa création, mais les résultats aux tests étaient supérieurs à ceux des étudiants de l’université. Depuis, toutes les grandes institutions dans le monde mettent en ligne des formations de type Mooc dont certaines sont diplômantes.