Agences avec pignon sur rue, méthodes « à l’ancienne », modèle de rémunération obsolète, manque de transparence, services souvent mal perçus par une majorité des français, l’agence immobilière, dont le fonctionnement n’a que peu évolué depuis la Seconde guerre mondiale, a manifestement loupé le coche de la digitalisation.
Il faut dire que le service rendu par l’agence immobilière est difficile à révolutionner, beaucoup s’y sont frottés, peu ont réussi. En effet, un projet immobilier représente pour un particulier un enjeu financier gigantesque et une charge émotionnelle souvent forte. Cela justifie un contact humain de proximité, à priori peu compatible avec la digitalisation du secteur. D’autre part, chaque vente est unique, ce qui rend difficile la normalisation de la vente nécessaire à sa digitalisation. Et pourtant, depuis quelques années, on assiste dans l’univers Proptech à l’émergence de néo-agences immobilières, qui se lance dans la digitalisation de la vente.
Réinventer le modèle de rémunération
Première révolution amorcée par les néo-agences immobilières, le changement d’un modèle de rémunération traditionnel souvent considéré comme injustifié.
Prenons l’exemple d’un appartement de 60 m² et d’un autre de 30 m². Un agent immobilier se rémunère au pourcentage, ce qui implique qu’il gagnera 2 fois plus dans le 1er cas. Croyez-vous que vendre 60 m² demande 2 fois plus de travail que de vendre 30 m² ? La réponse est évidemment non. Alors comment justifier de gagner 2 fois plus pour un travail équivalent ? Impossible…
D’autre part, à cause de la tendance haussière des prix, les commissions traditionnelles au pourcentage ne font qu’augmenter, faisant de la France le pays où la commission immobilière est la plus élevée d’Europe ! A Paris, la moyenne se situe même aux alentours de 25 000€ !
Désormais, ces commissions au pourcentage ne sont plus soutenables et permettent à des modèles alternatifs à tarif fixe de bouleverser la donne.
Le digital pour rendre l’agence immobilière plus efficace
Malgré les difficultés évoquées, les néo-agences démontrent que la digitalisation du secteur est possible. Tout le défi réside dans le fait de créer une organisation unique combinant le meilleur du digital et de l’humain.
Pour y arriver, un dosage fin est nécessaire pour choisir les étapes de la vente qui sont automatisées, car l’action humaine n’y a pas de valeur ajoutée, et qu’au contraire, le digital s’en charge bien plus efficacement. A l’inverse, les tâches à haute valeur ajoutée sont assurées par des humains et l’agent immobilier est aidé dans sa tâche par des outils spécifiques. Ainsi, l’agent immobilier est augmenté d’outils innovants lui permettant de dédier la majorité de son temps à l’accompagnement des clients, garantissant ainsi une bien meilleure réactivité.
Pour sa partie visible, le digital améliore l’expérience de l’utilisateur : visites virtuelles, prise de visites en ligne, remises d’offres en ligne, suivi de la vente via une plateforme digitale, etc. A la clé, une vente immobilière plus efficace (délai de vente, estimations précises, communication fluide), transparente et simple.
Se mettre au service du client
La révolution amorcée est loin d’être uniquement digitale. Dans l’univers des start-ups, les innovations sont avant tout un changement total de paradigme. Là où l’entreprise traditionnelle raisonne en fonction de son organisation et de sa rentabilité, les start-ups ne les voient jamais comme une fin mais comme un moyen. La finalité d’une start-up est de se mettre au service du besoin de ses clients et toute son innovation et son organisation tourne autour de cette mission principale.
Il en va ainsi de la Proptech et des néo-agences. Sans contraintes, elles peuvent repartir d’une page blanche et proposer une offre qui se base sur le besoin des propriétaires et des acheteurs. C’est leur unique raison d’être. Loin de détruire l’agence immobilière, la mission des néo-agences est au contraire de la réinventer à l’aune du digital, pour lui redonner ses lettres de noblesses et redorer le blason de ce magnifique métier.