« Le Grand Paris tout court, c’est un peu court jeune homme, je pourrais dire bien des choses en somme jeune homme », c’est en réécrivant la fameuse tirade du nez de Cyrano de Bergerac, qu’Alexandre Missoffe a débuté son intervention. Une mise en bouche étant destinée à montrer à quel point le Grand Paris est devenu un sujet étendu, aux mille branches déployées… Après un Business Networking exceptionnel organisé en février, au sujet du Grand Paris et des opportunités d’investissement, le conseil d’administration de FIABCI France et Léo Attias ont tenu à inviter Alexandre Missoffe, pour faire un état des lieux du projet et revenir sur un tempo régulièrement décrié… « Tout le monde a sa version du Grand Paris », explique le directeur de Paris Capitale économique. Avant d’exposer la sienne, il rappelle avoir » travaillé sur le projet du grand paris depuis son premier jour, avant même ».
Le grand Paris, projet de métropole mondiale…
Alexandre Missoffe est le directeur général de Paris Capitale Economique, association réunissant les acteurs économiques qui travaillent sur le projet du grand Paris. « Nous nous occupons, d’implanter des activités économiques dans le Grand Paris, mais aussi de faire venir des entreprises dans le territoire du Grand Paris, ou encore de faire venir des investissements », résume-t’il. C’est dire s’il connaît ce projet du Grand Paris, imaginé et lancé par le président Nicolas Sarkozy en 2008, projet de métropole mondiale, qui d’année en année a grossi et a impliqué de plus en plus d’acteurs et de branches. « Le problème avec un projet aussi vaste que le Grand Paris, c’est de retrouver la cohérence », explique Alexandre Missoffe. Pour cela, il ne faut pas oublier l’essence de l’idée initiale, c’est à dire faire fonctionner les territoires, avec Paris, et créer de l’échange, « créer de nouvelles polarités au sein du Grand Paris autour d’un réseau de transports ».
… à l’épreuve du temps
Un retard accumulé, que résume l’invité de ce Fiabci Business Networking, par la lenteur des prises de décisions, les changements de politiques, et un trop plein d’économies à faire, sans comparaison avec les entrées économiques attendues avec ce projet du Grand Paris. « Le plus grand drame qui pourrait arriver avec le Grand Paris, ce serait qu’une fois terminé on se dise : bon eh bien il faut commencer un nouveau projet parce que celui-ci il est déjà saturé ». Heureusement ou non, les Jeux Olympiques de 2024 créent une échéance obligatoire.
Il n’y a pas d’avenir imaginable
« Comme nous ne connaissons pas les technologies qui seront usuelles dans dix ans, il faut intégrer ces savoirs possibles dans le Grand Paris, sinon nous sommes déjà en retard sur l’avenir (…) il y a dix ans on ne connaissait pas le smartphone », résume Alexandre Missoffe. Selon le directeur de Paris Capitale Economique, il ne faut pas « faire un Grand Paris rabougri » et pour cela, il faut « avoir de l’ambition, avoir un pilotage politique et se rendre compte qu’on est un miroir international, Paris rayonne ». Le tout, en pariant sur un réseau de transport optimal à tous points de vue. A bon entendeur…
Pourquoi un tel retard dans le projet du Grand Paris Alexandre Missoffe ?