Comment donner envie de devenir agent immobilier quand on entend partout que le marché est déjà au plus haut et qu’il risque de baisser ? Les patrons de réseaux se plient en quatre au salon de la franchise.
« Si je vous disais que le moment n’est pas le bon, je ferai un bien piètre patron ! », Stéphane Plaza livre presque un demi-aveu, au salon Franchise Expo de Paris, quand on lui demande si le moment est opportun pour se lancer dans l’immobilier. Sous-entendu : il est dans son rôle de meneur de troupes, et non d’analyste indépendant, quand il affirme que ce début d’année 2019 est la période idoine pour rejoindre un réseau de franchisés.
L’agent le plus médiatique de France résume en fait le discours tenu par les têtes de pont de la profession pendant les trois jours de ce rendez-vous de la franchise. « Pour un agent immobilier qui souhaite se structurer, ou pour quelqu’un qui se lance dans le milieu et qui cherche un groupe dynamique, c’est tout à fait le moment», confirme Olivier Alonso, président du groupe Nestenn.
Comme à son habitude, François Gagnon, (ERA France & Europe) n’y va pas par quatre chemin : « Il peut désormais se passer deux choses, prédit-il. Soit le marché continue de monter, ou de rester à son niveau actuel. Auquel cas, la conjoncture est excellente et vous pouvez vous lancer. Soit il entame une légère courbe à la baisse, comme il en connaît fréquemment depuis des années. Dans ce cas, les gens seront assaillis de doutes et de questions, et ils auront le sentiment d’avoir encore plus besoin d’un agent immobilier qu’aujourd’hui ! »
Miser sur les jeunes et les nouveaux métiers
Autre point saillant qui ressort des discours des directeurs de réseaux : l’envie de faire appel à des profils, qui ne soient pas forcément issus du sérail immobilier. Pascal Beuvelet (The Door Man) assure par exemple n’avoir « aucun prérequis » en ce qui concerne leur recrutement : « Je sais que cela peut prêter à sourire de voir une ‘coiffeuse – professeure de piano – mandataire immobilier’, mais je crois fermement que c’est l’avenir. » Même idée chez Christine Fumagalli (Orpi), qui n’hésite pas à mettre en avant son propre parcours pour vanter la diversité du recrutement dans son réseau : « Je crois être la preuve qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un cursus immobilier pour travailler chez nous ! » clame la dirigeante, qui a commencé sa carrière à 22 ans dans l’hôtellerie.
Brice Cardi (l’Adresse) préfère développer un autre argument: l’immobilier est, d’après lui, un métier de « touche-à-tout : il faut savoir recruter, donner envie aux collaborateurs, maîtriser le marketing, le numérique, avoir des bases de comptabilité… » En clair, l’immobilier est un métier où l’on ne s’ennuie jamais ! Avis aux amateurs…