Baisse des prix affichés dans l’ancien
Sur un marché qui ne parvient pas à se ressaisir, la baisse des prix proposés par les vendeurs qui s’observe depuis juillet se poursuit à un rythme soutenu. Depuis le mois dernier, elle est même plus soutenue que celle qui se constate habituellement à cette période de l’année : lorsque les offreurs acceptent de réviser leurs ambitions à la baisse, afin de ne pas risquer de reporter la réalisation de la vente au printemps prochain. Le recul des prix affichés est d’ailleurs rapide sur le marché des maisons, pour le troisième mois consécutif (- 2.1 % au cours des 3 derniers mois). Et après plusieurs mois de ralentissement, les prix baissent maintenant sur le marché des appartements (- 0.4 % au cours des 3 derniers mois).
Nouvel affaiblissement des prix dans le neuf
La hausse des prix des logements neufs ralentit nettement au fil des mois. En septembre, le rythme de progression des prix était ainsi quatre fois moindre qu’il y a un an à la même époque (+ 0.4 %, contre + 1.7 %). Car depuis le début de l’été, la poussée traditionnelle de la demande qui emporte habituellement les prix vers le haut ne s’est pas constatée. La dépression de la demande persiste, sans perspective de redémarrage du marché dans les prochains mois. Ainsi en septembre, la hausse des prix mesurée sur un an s’est établie à 2.2 % pour l’ensemble du marché, contre + 3.3 % en décembre 2017. C’est encore sur le marché des maisons, où les prix qui avaient cru le plus rapidement par le passé (avec un maximum de 5.6 % en décembre 2017), que le ralentissement est le plus marqué (+ 2.9 % septembre) : cette évolution accompagne la chute de la demande adressée aux constructeurs de maisons individuelles. Le ralentissement des prix n’épargne pas le marché des appartements (+ 2.0 % sur un an en septembre, contre + 2.9 % en décembre 2017).
Baisse des prix durant l’été à Bordeaux et à Lyon
Une rentrée sans enthousiasme
Habituellement, après des mois d’été plutôt tranquilles, le marché de l’ancien retrouve de la vigueur. Avant de rentrer en sommeil pour l’hiver, généralement après la Toussaint, la demande termine de réaliser ses projets. Cette année, l’été fut calme, et la rentrée tout aussi ! Comme cela s’est constaté sur le marché des crédits, la demande est toujours à la peine. D’ailleurs, la dernière enquête de la Banque de France en témoigne : en dépit de conditions de crédit exceptionnelles, la demande adressée aux banques a décroché en septembre. Ce qui n’est guère surprenant, compte tenu de la dégradation rapide du moral des ménages dont l’INSEE a récemment rendu compte. Ainsi, le nombre de compromis mesuré en niveau annuel glissant est maintenant en recul de 5.7 %. Pour les 9 premiers mois de l’année, le recul des ventes est même de 7.3 % par rapport à la période correspondante de 2017. Et il y a maintenant peu de raisons que le marché se ressaisisse d’ici la fin de l’année.
Des marges au plus bas
Régions qui rient, régions qui pleurent
Sur un marché qui dans son ensemble a pris les habits de la récession, la demande se redresse néanmoins (ou frémit) depuis plusieurs mois dans la moitié des anciennes régions. En dépit de la suppression des soutiens publics à l’accession, ces marchés ont profité du rebond saisonnier de la demande. Après un long moment de dépression qui avait tiré le marché assez bas, l’activité s’est ressaisie : la baisse des prix constatée sur ces territoires, mais aussi les conditions de crédit qui lui sont faites ont permis à la demande de rebondir. Ainsi les ventes se redressent rapidement (+ 10 % sur un an) en Champagne-Ardenne et dans le Limousin. La reprise n’est encore que de quelques pourcents en Alsace, en Bourgogne, en Lorraine et en Poitou-Charentes ; voire maintenant en Auvergne et en Midi Pyrénées. Et si la demande hésite encore ou si l’activité tarde à rebondir, comme en Basse Normandie, dans le Centre et dans les Pays de la Loire, le creux de la vague y est néanmoins franchi. Ailleurs l’activité recule toujours (parfois rapidement) dans les régions où la hausse des prix est toujours vive, ou lorsque la demande et son pouvoir d’achat sont malmenés par la conjoncture économique.
La diversité des situations métropolitaines
La hausse des prix des appartements et des maisons reste la plus rapide sur les métropoles de Bordeaux et de Rennes. Elle est toujours soutenue, bien que moins rapide, sur les métropoles de Lyon et de Nantes. Sur ces deux métropoles, comme d’ailleurs sur les deux précédentes, les hausses de prix constatées sur la ville-centre sont comparables, autant pour les appartements que pour les maisons. En revanche, si les hausses de prix se constatent aussi sur les métropoles du Grand Paris, de Strasbourg et de Toulouse, elles sont moins vives que sur les métropoles de Lyon et de Nantes. Et surtout, on observe un affaiblissement des prix des maisons en raison de la baisse des prix de ces biens sur la ville-centre. Seules les métropoles de Brest et de Lille connaissent une baisse des prix des appartements, en réponse au recul de ces prix constaté sur la ville-centre : alors que sur la métropole du Grand Nancy, les prix des appartements ne s’élèvent que très faiblement et pour la même raison. En revanche sur ces trois métropoles, la pression sur les prix des maisons ne s’affaiblit pas : exprimant les préférences de la demande pour un habitat en maison individuelle (versus l’habitat collectif) et son souhait de s’éloigner de la ville-centre.