La transformation digitale marque l’émergence d’un nouveau modèle de consommation incontournable, car adopté par l’ensemble de l’humanité. C’est en partant de cette analyse que de nouveaux entrepreneurs, soutenus par des financements sans limite et par la bienveillance de la puissance publique, se sont engouffrés dans la création de plates-formes. Mais, malgré leur position hégémonique, Uber et Airbnb demeurent structurellement déficitaires. L’heure est au financement de structures plus utilitaires, selon deux modèles : le séquençage et le repackaging.
Le séquençage pour des services clés en main
Le séquençage consiste à réinventer une partie de la chaîne de valeur sous la forme d’un applicatif : visite virtuelle, conciergerie numérique, gestion locative externalisée, signature électronique, sont autant de « patchs » qui viennent améliorer le service pratiqué par les acteurs existants. Il consiste également à diviser le service, pour créer une offre à la carte : l’agence assiste le vendeur, mais n’effectue pas de visites. Le syndic traite le juridique et la comptabilité, mais pas l’assemblée générale. Les solutions digitales sont des fournisseurs de services clés en main. L’agent immobilier devient intégrateur de ces solutions, qui confortent sa valeur ajoutée et sa rentabilité, via l’automatisation, la simplification et l’externalisation.
Le repackaging pour une identité numérique
Le repackaging, consiste à transformer l’offre en empruntant les codes du digital. Sur le plan de la communication, il s’agit d’exercer un métier traditionnel sous une identité numérique : c’est ainsi que le transport ferroviaire devient InOUI, et la banque BforBANK. Il s’exerce également au niveau de l’offre, qui devient flexible, segmentée, personnalisée, accessible via un applicatif simple et ludique.
Le repackaging est une stratégie de captation de parts de marché efficace, en premier lieu pour les acteurs existants qui bénéficient de leur présence et de leur connaissance du marché. La puissance d’un acteur de terrain proposant ses services dans le cadre d’une solution numérique innovante, et sous une marque disruptive, sera toujours supérieure à celle d’une start-up, dont l’investissement nécessaire à la captation d’un marché ne répond à aucun business model cohérent.