Cela ne vous a sans doute pas échappé mais, depuis quelques mois, un petit nouveau a fait son apparition dans le paysage immobilier et il s’impose aujourd’hui à la télé avec un spot « Merci Marton ». Alors qui est-il ? Marton France est une filiale du groupe suédois éponyme né en Suède en 2007. Le 1er bureau en France a ouvert en novembre dernier, rue du Colisée, dans le 8e arrondissement de Paris.
Un concept qui séduit les particuliers
Avec Marton, les frais d’agences sont fixes : le vendeur ne verse que 2000 € de commission, quelle que soit la valeur de son bien, sa superficie, ses caractéristiques ou son emplacement mais, en contrepartie, c’est lui qui se charge de faire visiter son logement ! D’où vient cette idée ? De Mr Marton, le Suédois, qui s’est demandé s’il n’y avait pas des tâches dont le vendeur accepterait de se charger pour payer moins cher !
Evidemment, Marton n’est pas le 1er à bouleverser les codes de l’immobilier (de nombreuses autres agences se positionnent sur des tarifs bas) mais ce concept de commission fixe dans lequel le vendeur participe n’est pas sans déplaire aux particuliers. En effet, il séduit. Pour preuve : le 1er bureau compte déjà 15 personnes et Thomas Laurentin, Président de Marton France, est en plein recrutement. Il souhaite que les effectifs grimpent à 30 à la fin de l’année pour répondre à la demande nationale. « Les particuliers adhèrent et comprennent le concept, précise-t-il. Faire visiter leur logement ne leur pose pas de problème. Qui mieux qu’eux en effet le connaît aussi bien ? Et nous ne sommes jamais bien loin. Nous les coachons. Sans compter que 90 % des acheteurs préfèrent rencontrer le vendeur du bien et visiter avec eux plutôt qu’avec l’agent immobilier. Ils ont l’impression qu’ils en apprendront plus sur le bien.»
Tout ne repose pas sur le digital
Pour proposer ce niveau d’honoraires, on a fait quelques aménagements chez Marton. De nombreuses taches ont été digitalisées, donc automatisées. Pour autant, Thomas Laurentin se défend d’être une agence 100 % digitale. Si au départ, en effet, Mr Marton souhaitait digitaliser toute la transaction immobilière, il s’est vite rendu compte qu’apporter un service était fondamental. Il a donc élaboré, dans les années 2010, une approche nouvelle basée sur l’échange, l’expertise, le service, mais dans laquelle un certain nombre de tâches est automatisé et, surtout, dans laquelle le vendeur devient un vrai partenaire de l’agence immobilière.
« C’est un modèle qui fonctionne depuis 10 ans, explique Thomas Laurentin. Il a été très travaillé, expérimenté… Aujourd’hui, le digital fait partie de nos vies. C’est quelque chose d’attendu pour autant il ne répond pas à tous les besoins. Il ne faut donc pas tomber dans l’excès du digital. On sait très bien que le relationnel, comme avoir quelqu’un au téléphone, change tout et changera toujours tout. C’est ce fameux dosage de digital dans un modèle d’affaires qui s’applique, ici, à une agence immobilière mais qui peut s’appliquer à tout autre service, qui fait la différence.»
Un modèle intermédiaire
Marton se veut un modèle intermédiaire entre l’agence immobilière classique (full options mais qui a un coût) et la vente en directe (qui est risquée). Chez Marton, on a à cœur d’être très transparent : à titre d’exemple, si un acheteur s’informe sur un bien en vente ou s’il fait une offre, Marton alerte les autres acquéreurs intéressés. Pas pour faire monter les prix, juste pour dire exactement ce qu’il se passe sur le bien. « On laisse ainsi le marché se faire, l’offre et la demande se rencontrer en toute transparence, sans risquer de frustrer un vendeur qui ne sait pas s’il a vendu au plus haut ou un acheteur qui, finalement, a raté un bien parce qu’il n’a pas pu améliorer son offre par manque d’information de l’agent immobilier, reprend Thomas Laurentin. Ce manque de transparence nuit à l’image des professionnels. »
Une organisation bien rodée
Chez Marton, personne n’est jamais sur le terrain ; tout se fait par téléphone. Les équipes sont divisées en 3 groupes : la Vente (qui renseigne les clients et prospecte), les Experts Prix (qui estiment les biens et se chargent des négociations) et les Administratifs (qui montent les dossiers). « Est-ce qu’on est capable d’approcher, sans voir le bien, le prix à plus de 90% ou 95%, précise Thomas Laurentin. La réponse est oui. J’ai créé en 2008 Drimki, une société qui développait des algorithmes en estimation de prix immobilier, je maîtrise le sujet. De toute façon, nous n’avons jamais tous les mêmes points de vue sur le prix d’un bien. Aucun agent n’est capable de savoir exactement à quel prix un bien se vendra. Il ne fait que déterminer une échelle …» Décidemment, Marton ne fonctionne pas comme une agence traditionnelle…
Olivia Delage /ByBazikress