Depuis trois ans, le marché de l’immobilier classique est sorti de la crise. Mais qu’en est-il du secteur haut de gamme, cette niche qui obéit à des règles légèrement différentes ? Nous avons posé la question à un spécialiste : le président de Coldwell Banker France & Monaco se montre satisfait des douze mois écoulés.
Un marché dynamique porté par Paris
L’immobilier haut de gamme a connu une belle activité en 2017 et lors du premier semestre 2018 : « Le secteur est porté par une demande très forte, une offre assez faible et des taux d’intérêt historiquement bas », explique Laurent Demeure, ce qui conduit logiquement a un bon écoulement des biens en vente.
Paris reste la ville la plus dynamique du marché français. « C’est une locomotive, explique même le spécialiste. Elle donne le ton de ce qui se passera sur le reste du territoire lors des 6 prochains mois ! »Pour autant, bien que la capitale concentre 40 % du marché, d’autres zones se démarquent aussi : Laurent Demeure constate ainsi que l’attractivité de Bordeaux se ressent également sur l’immobilier de prestige. Lyon tire son épingle du jeu, tandis que Mougins et l’arrière-pays cannois continuent d’attirer les investisseurs.
Les expatriés reviennent…
Principal enseignement de ces douze derniers mois : les expatriés français reviennent sur le territoire national. « Il y a eu un véritable mouvement d’exode des forces vives pendant les années fiscalement noires, un ‘effet Hollande’, concède Laurent Demeure. Mais on constate maintenant un ‘effet Macron’ et de sa politique pro-business : les expatriés français reviennent ! »
Outre l’impression positive que laisse pour l’heure la politique du président, le haut de gamme français bénéficie aussi de l’affaiblissement de Londres, où les perspectives du Brexit font craindre une baisse de l’attractivité immobilière.
… mais l’IFI pourrait avoir un impact négatif
Même si le secteur est pour l’instant dynamique, Laurent Demeure tient à mettre en garde pour l’année 2019. « Tous les expatriés ne se ré-installent pas en France, notamment à cause de l’impôt sur la fortune immobilière, explique-t-il. Le gouvernement a tenté de le vendre comme un ‘ISF moins l’immobilier’, mais c’est bien plus compliqué que ça : il s’agit d’un vrai nouvel impôt, avec des spécificités encore mal comprises ! »
Les propriétaires de plusieurs biens à travers le monde n’ont aucun intérêt à venir se ré-installer en France, sous peine d’y voir taxées l’ensemble de leurs propriétés. Le spécialiste explique que les biens d’exception, dont la valeur dépasse les 5 millions d’euros, pourraient ainsi être affectés par cet impôt.
https://soundcloud.com/ariane-artinian/comment-limmobilier-haut-de-gamme-se-porte-t-il-en-2018