La formation, la voie royale de l’immobilier

Formez-vous grâce au compte personnel formation et profitez de la réforme de l’apprentissage pour recruter de futurs talents.

La formation reste, semble-t- il, au coeur des préoccupations des gouvernements successifs. D’une part, la réforme de la formation continue, entamée sous la présidence Hollande, se poursuit. D’autre part, l’actuel gouvernement propose une vingtaine de mesures pour refondre en profondeur l’apprentissage.

Le CPF est désormais ouvert aux indépendants

Le 1er janvier 2015, le compte personnel de formation (CPF), dispositif touchant à la formation professionnelle continue et à la préservation de l’employabilité des salariés, s’est substitué au DIF (droit individuel à la formation). Il a été intégré et complète le compte personnel activité (CPA) depuis 2016. Et, comme prévu, depuis le 1er janvier 2018, le CPF est accessible aux travailleurs indépendants, aux membres des professions libérales, aux travailleurs non salariés, à leur conjoint collaborateur, et aux auteurs et artistes inscrits. Pour le monde de  l’immobilier, cela signifie que les agents commerciaux et mandataires ont désormais accès à ce dispositif pour leur permettre de financer leurs formations. Pour mémoire,  le compte personnel de formation est alimenté par 24 heures annuelles en pleine activité, et ce dans la limite de 120 heures (donc cinq ans), puis de 12 heures par an jusqu’à un plafond de 150 heures.

Pour créditer son CPF du nombre d’heures capitalisées, le travailleur indépendant doit avoir acquitté sa contribution au financement de la formation professionnelle. Mais il peut aussi faire l’objet d’abondements supplémentaires. Toutes les formations ne sont pas éligibles au CPF, et le travailleur indépendant aura intérêt à se mettre en relation avec son OPCA (organisme paritaire collecteur agréé des fonds de formation) qui, quelquefois d’ailleurs, pourra intervenir au-delà de la liste légale des formations prévues. Celles-ci concernent notamment :

  • les formations permettant d’acquérir le socle de connaissances et de compétences tel que défini par la loi ;
  • les formations débouchant sur une certification enregistrée au RNCP (Registre national des certifications professionnelles) ou permettant d’accéder à une partie identifiée de la certification et visant à l’obtention d’un bloc de compétences ;
  • les formations entrant dans le champ d’un bilan de compétences ;
  • l’accompagnement à la validation des acquis par l’expérience (VAE) ;
  • les formations dispensées aux créateurs et repreneurs d’entreprises ;
  • et plus récemment, les formations préparant aux épreuves théorique et pratique du permis de conduire de véhicules dits légers, ou encore les actions de formation destinées aux bénévoles et volontaires en service civique et aux sapeurs pompiers volontaires pour acquérir les compétences nécessitées à l’exercice de leurs missions.

Le vaste projet de réforme sur l’apprentissage

Après le Code du travail et la formation professionnelle, le gouvernement entame le chantier de la réforme de l’apprentissage. Pas moins de vingt mesures sont en discussion pour reconsidérer le statut de l’apprenti dans la société française, scolaire et professionnelle. Voici les points clés de ce projet, qui accompagne aussi une réforme du baccalauréat et de l’enseignement.

Le premier point, et non des moindres, concerne l’âge maximum d’accès à l’apprentissage, qui est désormais fixé à 30 ans au lieu de 26 aujourd’hui.

Ensuite, le démarrage du contrat ne sera plus limité au seul rythme scolaire, mais pourra commencer à tout moment. Autre point important : les tuteurs. Ils seraient désormais  identifiés dans les entreprises, pourraient suivre une formation de formateur et bénéficieraient d’un statut reconnu dans la législation du travail. Par ailleurs, l’apprentissage ne sera plus bloquant pour revenir dans le parcours d’études « classiques », et des systèmes de passerelles pourraient plus facilement se faire entre les cycles universitaires et techniques. Les pouvoirs publics veulent également favoriser l’intégration des jeunes apprentis dans des « campus des métiers », modèles de centres multiculturels et en contact avec le monde professionnel (incubateurs…).

Enfin, les apprentis pourraient se voir gratifier d’avantages, qui vont de la revalorisation du salaire au versement d’une prime pouvant représenter 50 % des dépenses engagées pour passer leur permis de conduire.

Les concertations avec les différents acteurs concernés se déroulent jusque fin mars, puis le projet est présenté au Conseil des ministres mi-avril, pour être proposé au Parlement au cours de l’été prochain…

Les dates à retenir :

28 février 2018 : versement de la contribution annuelle à la formation professionnelle au titre de l’année 2017  voir auprès de votre OPCA le calcul en fonction de vos effectifs).

7 mars 2020 : échéance de la première période du CPF, avec établissement d’un bilan pour la période 2014-2020 pour les entretiens professionnels. Attention ! Pour mémoire, vous devez réaliser des entretiens professionnels, distincts des entretiens annuels d’évaluation, au minimum une fois tous les deux ans et après chaque retour d’absence longue d’un salarié.

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Bruno Rouleau: Bruno ROULEAU est co-fondateur et Délégué Général de la Fédération du Courtage en Crédit. Diplômé du CNAM dans le secteur bancaire, cadre durant une 20aine d’années au sein de 4 groupes bancaires. Il bascule dans le secteur de l’intermédiation bancaire en 2004, d’abord chez In&Fi Crédits qu’il rejoint peu de temps après leur création. Il en devient associé aux côtés de Pascal BEUVELET, crée avec lui l’IFIB (Institut de Formation) et l’activité de Financement Professionnel. Il y occupe aussi la fonction de Directeur des Partenariats, de l’Animation et Porte-Parole de l’enseigne. En 2010, il rejoint CAFPI au sein de la Direction Générale et du Comité Exécutif, en charge des Grands Accords, de l’Economie Sociale et de l’Organisation Interne. Passionné par l’entrepreneuriat, il crée en 2015 son cabinet de conseil en Formation et de conseil pour accompagner les entreprises et les réseaux dans leur virage digital, notamment dans la gestion de la relation Client. Revenu dans le secteur du courtage en crédit en 2018, il retrouve d’abord In&Fi Crédits comme membre du Comité de Direction, Directeur des Partenariats et Porte-Parole, et devient parallèlement secrétaire puis Président de l’APIC, avant de passer Secrétaire Général chez La Centrale de Financement, puis Directeur de la Stratégie et de l’Innovation, et Porte-Parole chez AFR Financement, tout en étant administrateur de la CNCEF Crédits jusqu’en juillet 2024. Il est également auteur d’ouvrages sur le courtage en crédit, référent réglementaire au sein d’organismes de formation, et intervenant en Faculté des Métiers.