Alors que l’on dénombre 35 millions de logements en France, on en construit seulement 350 000 par an, soit 1 % du parc. Je pense donc qu’un ministre du Logement digne de ce nom doit rencontrer les acteurs de la construction, bien sûr, mais aussi et surtout les représentants des 99 % autres, ceux du parc existant. Si le nouveau ministre de la cohésion des territoires ne prend pas en considération le parc existant, il fera les mêmes erreurs que par le passé en matière de politique de logement. Pour les éviter, il faut une vision globale et absolument se servir du logement existant (logements vacants dans les zone tendues, logements à rénover…) pour faire avancer les choses.
Faire davantage de logement social
En France, 4,5 millions de logements locatifs publics sont destinés au social. Cela ne couvre pas la moitié des besoins. Il faut absolument, ici aussi, se servir du logement existant. D’où la proposition d’amortissement de 2, 4, 6 ou 8 % de la Fnaim destinée aux propriétaires/bailleurs pour transformer leur bien en logement social. On pourra ainsi produire du logement social en nombre sans se servir de l’argent public et qui favorise la mixité sociale. Si j’étais ministre de la Cohésion des territoires, la première mesure que je prendrais serait de lancer un Grenelle du logement. Il faut mettre autour d’une table les mondes du neuf et de l’existant, du logement public et privé, pour faire une vraie politique globale. Ça marche en Allemagne, en Grande- Bretagne… À opposer les genres, chacun défend son pré-carré, ce qui aboutit à des hérésies. Il faut tout remettre à plat et essayer de repartir à zéro.